
Le mouvement « Men Going Their Own Way » rassemble des hommes choisissant volontairement de rester célibataires. Selon le Robert, il s’agit plus largement d’un « ensemble de revendications cherchant à promouvoir les droits des hommes et leurs intérêts dans la société au détriment de ceux des femmes ». Selon leur manifeste, le MGTOW (prononcez « Megto ») serait « le droit de dire non » et de « rejeter les idées préconçues et les habitudes culturelles idiotes qui définissent un homme aujourd’hui ».
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Le MGTOW est donc une démarche intrinsèquement individualiste, adoptée par certains hommes qui, en conscience, décident de se retirer de façon radicale des attentes de la société s’agissant des relations hommes/femmes. Leur objectif : se concentrer sur eux-mêmes, en prônant le célibat ou les relations éphémères et sans avenir.
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Un mouvement masculiniste
Ce mouvement 100 % masculiniste et pétri de ressentis à l’égard de la figure féminine connaît un certain succès sur les réseaux sociaux au sein de la « machosphère ». De nombreux jeunes hommes expliquent leurs motivations. Pétris d’un sentiment de supériorité, ils disent vouloir rester indépendants et libres, en indiquant que les femmes sont des êtres intéressés, « superficiels, manipulateurs, toxiques, qu’il faut dominer ». Sans hommes, les femmes ne seraient, selon eux, pas capables de vivre en totale indépendance. Refuser de les côtoyer et de les comprendre serait donc, selon leur pensée, une sorte de « punition » qu’ils leur infligeraient à dessein.
Si certains choisissent de ne pas haïr les femmes, d’autres le revendiquent ouvertement. Une partie conséquente des fidèles de ce mouvement sont des hommes d’âge mûr, ayant eu de mauvaises relations avec les femmes.
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MGTOW et « the red pill »
En référence au film Matrix, les MGTOW estiment avoir fait le choix de la lucidité en prenant « la pilule rouge » (« red pill ») plutôt que la pilule bleue : cette dernière maintiendrait l’homme dans un monde fait d’artifices, en cherchant à tout prix à plaire et à correspondre aux attentes des femmes pour satisfaire leurs propres désirs sexuels.
Au-delà de son aspect individualiste poussé à l’extrême, ce mouvement, antiféministe par essence, dénonce avec véhémence les normes sociales traditionnelles. Liberté masculine et indépendance sont ainsi mises sur un piédestal, tandis que l’engagement hommes/femmes comme le mariage ou la paternité sont formellement rejetés. Un nouveau paradigme des relations hommes/femmes, qui interroge l’équilibre et la complémentarité censés prévaloir, d’un point de vue conservateur, entre les femmes et les hommes au sein de la société occidentale.
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