De Zabou Breitman et Florent Vassault, avec Isabelle Nanty, François Berléand. 1h37.
Que raconte un lot de vieilles photos acheté dans une brocante de la banlieue parisienne ? Une vie, une histoire, en l’occurrence celle d’un petit garçon né dans les années 1940 qu’on voit grandir sur les clichés. Zabou Breitman et Florent Vassault ont eu la belle idée d’en tirer une œuvre singulière où la première invente une journée de cet inconnu devenu jeune adulte tandis que le second part à sa recherche. Deux films réunis en un au montage donc, mélange de bribes de fiction et de jeu de piste semé de rencontres qui noue un dialogue entre ces différents prismes, jusqu’à les confondre parfois, pour montrer à quel point l’un et l’autre se nourrissent. À travers l’histoire de son héros ordinaire, cette émouvante aventure intime propose aussi une réflexion sur ce qui reste de nos existences si précieuses parce que fragiles. Bap. T.
Novocaine ★★★
De Dan Berk et Robert Olsen, avec Jack Quaid, Ray Nicholson. 1h50.
Nate souffre d’une maladie génétique qui affecte son système nerveux et le rend insensible à la douleur. Alors il n’a pas l’habitude de courir le moindre risque. Sa vie bascule quand Sherry, l’employée dont il est amoureux, est retenue en otage par des braqueurs… Cette comédie d’action très originale est l’excellente surprise de la semaine, débordant d’idées de mise en scène et de scénario pour narrer l’odyssée improbable d’un homme ordinaire qui se transcende pour sauver sa belle. Combats au corps-à-corps ou à l’arme blanche, fusillades, courses-poursuites et surtout beaucoup d’humour : un film festif, inventif et résolument euphorisant avec Jack Quaid, fils de Dennis, irrésistible en John Wick amateur qui s’en prend plein la figure pendant deux heures. S. B.
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Le Joueur de go ★★
De Kazuya Shiraishi, avec Tsuyoshi Kusanagi, Kaya Kiyohara. 2h09.
À Edo, Yanagida, ancien samouraï, vit modestement avec sa fille, qu’il élève seul. Il découvre une terrible vérité : autrefois, un rival aurait violé sa femme, qui s’est suicidée peu après, ne supportant pas la disgrâce. Il décide de la venger en se mettant en quête du criminel. Au même moment, il est accusé à tort d’avoir dérobé une grosse somme d’argent. Il va mener de front ces deux combats… On ne boude pas son plaisir devant ce drame japonais, où on règle les conflits en s’affrontant au sabre ou au jeu de go. Et ça fonctionne ! Le justicier et stratège, taciturne et au visage impénétrable, est la pierre angulaire de ce récit qui célèbre des valeurs comme l’honneur et l’intégrité, et profite d’une reconstitution magnifique en dépit de son rythme lent. Captivant. S. B.
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Tardes de soledad ★
D’Albert Serra. 2h05.
Après Pacifiction (2022), le réalisateur espagnol Albert Serra revient avec un documentaire, où il dresse le portrait du jeune matador péruvien Andrés Roca Rey, 28 ans, devenu rapidement la star internationale de la corrida contemporaine. Il privilégie le plan fixe pour observer le quotidien du torero, de son habillage avec l’aide d’un assistant, dans sa chambre luxueuse d’un palace, à l’arène où il défie le taureau. On est troublé de surprendre l’individu dans son intimité, le regard perdu et la solitude palpable, ses rituels et superstitions. La beauté de ces images inédites est stupéfiante. Mais on comprend l’interdiction aux moins de 12 ans avec avertissement car filmer en temps réel (20 minutes) l’agonie d’un animal, en ne dissimulant rien de la cruauté dispensée à son égard, est difficile à regarder et frise la complaisance. S. B.
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