Une libération qui ne passe pas. Le père et la belle-mère de Leslie ont appris mardi que l’un des principaux suspects de l’assassinat de leur fille et de Kévin, son compagnon, allait être remis en liberté à la faveur d’un vice de procédure. Comme l’a révélé Sud Ouest, Patrick et Emilie ont décidé d’écrire au ministre la Justice pour lui demander de « mettre en place un système qui aide les victimes et non pas les malfaiteurs ».
« Nous sommes extrêmement blessés et offusqués du manque de respect et de considération des victimes et des parties civiles, par les positions prises par le procureur et le juge d’instruction. Nous n’avons jamais eu le moindre contact avec eux, malgré les demandes de nos avocats pour être reçus et entendus », écrit le couple à Gérald Darmanin.
« Les juges d’instruction ont tous pouvoirs »
« Tout au long de l’instruction, nous avons été informés de l’avancée uniquement par voie de presse y compris et c’est un comble, pour l’information la plus terrible : le décès de notre fille Leslie Hoorelbeke, après quatre mois d’interminables angoisses », soulignent-ils.
Patrick et Emilie observent que « les juges d’instruction ont tous pouvoirs » et qu’il « est quasiment impossible de les révoquer ». « Dans le cadre de la détention provisoire, il nous semblerait indispensable de mettre en place des moyens de révision des remises en liberté de prévenus lors d’erreurs matérielles, professionnelles (comme c’est le cas dans notre affaire) ou de lenteur juridique », insiste le couple.
« Un système qui aide les victimes »
Ils rappellent au garde des Sceaux que Nathan B. « est sorti de détention provisoire suite à des erreurs matérielles (mail de convocation de son conseil envoyé à une mauvaise adresse) et professionnelles (le juge des libertés et de la détention n’a pas demandé à Nathan B. s’il acceptait que ce débat se déroule sans son conseil) ». Ces erreurs, déplorent-ils, « ont conduit à une faute de procédure sans possibilité de faire réviser cette décision ».
Patrick et Emilie demandent à Gérald Darmanin d’intervenir « auprès des instances dirigeantes de la justice pour éviter de telles anomalies et mettre en place un système qui aide les victimes et non les malfaiteurs ».