Un couple a été condamné à une peine exceptionnelle la semaine dernière aux États-Unis après avoir réduit en esclavage les enfants qu’il avait adoptés. Les jeunes victimes étaient affamées, enfermées dans des locaux insalubres, dormaient à même le sol et étaient exploitées pour réaliser des tâches agricoles harassantes, relate l’agence Associated Press. Les cinq enfants, noirs, avaient été ciblés par Jeanne Whitefeather, 62 ans, et Donald Lantz, 61 ans, en raison de leur race, a estimé le tribunal du comté de Kanawha, en Virginie Occidentale.
Violences physiques et psychologiques
L’affaire avait éclaté en 2023 lorsqu’un voisin avait aperçu Donald Lantz en train d’enfermer leur fille aînée et l’un des garçons dans un hangar. La police était intervenue pour libérer les enfants, alors âgés de 5 à 16 ans. Ils ont été retrouvés avec des vêtements sales, l’un d’eux présentant même des plaies aux pieds.
L’aînée, qui a décidé de poursuivre le couple en justice, a dénoncé des violences physiques et psychologiques, des insultes et propos racistes. Certains enfants « étaient contraints de rester debout dans leur chambre pendant des heures, les mains sur la tête. L’aîné et le garçon partageaient une chambre, devaient dormir par terre et utilisaient le même seau pour la toilette », décrit AP. Seul le plus jeune aurait été épargné par ces brimades.
« Vous les avez envoyés en enfer »
Des images de caméras de surveillance ont été récupérées par les enquêteurs et elles sont accablantes. « Vous avez emmené ces enfants en Virginie Occidentale, un endroit que je considère presque comme le paradis, et vous les avez envoyés en enfer », a déclaré la juge, citée par WSAZ. « Le tribunal va maintenant vous envoyer en enfer. Que Dieu ait pitié de vos âmes, car ce tribunal ne le fera pas », a-t-elle asséné.
Les prévenus ont été reconnus coupables de plus de 15 chefs d’accusation, dont travail forcé, violations des droits civils, traite d’êtres humains ou négligence. La femme a été condamnée à 215 ans de prison tandis que son mari écope de 160 ans. Ils seront respectivement admissibles à une libération conditionnelle dans 49 et 36 ans. Le couple devra également verser 280.000 dollars à chaque enfant. Les victimes, qui avaient été confiées aux services de protection de l’enfance, ont été placées et se portent bien aujourd’hui.