
Encore de quoi alimenter les tensions ? Lors d’une interview retransmise à la télévision algérienne ce samedi 22 mars, le président Abdelmadjid Tebboune a assuré que le contentieux actuel entre la France et l’Algérie a été « créé de toutes pièces ». Cependant, pour lui, la situation est désormais « entre de bonnes mains ». Notamment grâce à son ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf qui a « toute (sa) confiance » et dont plusieurs de ses communiqués ont décrit l’Algérie comme étant victime d’une cabale de « l’extrême droite française et revancharde ».
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En outre, pour le chef d’État algérien, Emmanuel Macron est « l’unique point de repère » pour régler les différends entre les deux pays et « ne pas tomber dans le brouhaha ni le capharnaüm politique là-bas (en France) ». Et d’ajouter : « Il y a eu un moment d’incompréhension, mais il reste le président français et tous les problèmes doivent se régler avec lui ou avec la personne à qui il délègue, à savoir le ministre des Affaires étrangères ».
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Dans son entretien, Abdelmadjid Tebboune a également abordé la question des Algériens sous OQTF, alors que le régime a refusé d’en reprendre plusieurs ces dernières semaines, alors même que ces individus étaient détenteurs d’un passeport algérien. En conséquence, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a déclenché la première étape d’une « riposte graduée », en annonçant suspendre les accords de 2007 sur l’exemption des visas. De son côté, le chef d’État algérien s’est étonné du cas d’un Algérien placé sous OQTF pour avoir « dénoncé le génocide à Gaza ». Pour lui, « ce sont des dizaines de cas par jour » qui relèveraient de « la liberté d’expression », quand bien même les autorités françaises évoquent des individus dangereux.
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La relation bilatérale entre les deux pays a connu un violent coup de frein après l’annonce par Emmanuel Macron en juillet dernier de son soutien au plan d’autonomie marocain du Sahara occidental, un territoire revendiqué par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger. Ce samedi, le président algérien a affirmé que l’amitié entre « Paris et Rabat ne nous dérange pas du tout, contrairement à ce qu’on dit ». En revanche, Alger rejette les récentes visites « ostentatoires » dans ce territoire de la ministre de la Culture Rachida Dati et du président du Sénat Gérard Larcher.
Outre les étrangers sous OQTF qu’Alger refuse de reprendre et la question du Sahara occidental, les tensions entre la France et l’Algérie se sont aggravées ces derniers mois pour d’autres raisons. Notamment : l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné à Alger depuis mi-novembre, le comportement haineux de certains influenceurs franco-algériens ou encore l’instrumentalisation du ressentiment anti-français par les autorités algériennes.
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