
Acheter des munitions, moderniser les capacités nucléaires, acquérir plus d’avions ou encore accélérer des projets majeurs comme le char du futur font partie des priorités du ministère des Armées. Pour y parvenir, Paris compte sur des industriels majeurs dotés de solides moyens et qui ont permis à la France, en 2024, de devenir le deuxième exportateur d’armes au monde. Mais qu’il s’agisse de Dassault, Naval Group, KNDS ou encore MBDA, ces géants ne sont rien sans un vaste réseau de sous-traitants et de fournisseurs composé d’environ 4 500 start-up, petites et moyennes entreprises (PME) et entreprises de taille intermédiaire (ETI) : « Elles contribuent, directement ou indirectement, au développement, à la production et au maintien en condition opérationnelle des systèmes de défense », explique l’institution militaire.
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Ce sont justement ces PME et ETI qui rencontrent des difficultés de financement depuis 2020. Malgré une augmentation des commandes et la pression de la guerre en Ukraine, elles peinent à suivre le rythme, en raison d’un capital limité et d’une structure financière fragile. Pour y remédier, le gouvernement français a annoncé jeudi un plan visant à lever 5 milliards d’euros de financements. Via la Caisse des dépôts et Bpifrance, « les investisseurs publics investiront 1,7 milliard d’euros de capital qui, grâce au co-investissement avec des investisseurs privés, permettront d’investir jusqu’à 5 milliards d’euros en soutien supplémentaire en fonds propres pour le secteur », a annoncé Éric Lombard, ministre de l’Économie. « C’est un message très positif, ces solutions vont nous permettre de nous épaissir », réagit un patron de PME, alors que les banques privées sont souvent rétives à les financer, pour des questions d’image.
Pour 500 euros, on peut devenir actionnaire de la défense
Depuis Bercy, l’ancien directeur général de la Caisse des dépôts a également annoncé que les épargnants particuliers pourront participer à cet effort en contribuant à un fonds de défense de 450 millions d’euros géré par la banque publique d’investissement. À partir de 500 euros, « vous pourrez devenir indirectement actionnaires des entreprises du secteur de la défense », a précisé Éric Lombard, tout en rappelant le caractère « volontaire » de ce financement. Cet argent pourra être investi « directement ou via [les] contrats d’assurance vie » déplafonnés.
Pour assurer un développement à long terme, les fonds engagés par les épargnants seront bloqués pour, cinq ans minimum. « Il s’agit d’un investissement en capital d’entreprise, qui nécessite du temps pour croître. Il faut donc laisser les entreprises se développer afin de récupérer sa liquidité ultérieurement », explique l’économiste Bertrand Martinot. Présent lors de l’annonce à Bercy, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, salue le dispositif et précise que la fabrication d’armes « n’est pas sale » pour encourager les épargnants.
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