L’essentiel
- Sept mineurs âgés de 15 à 17 ans ont été mis en examen à Bordeaux pour une série d’agressions violentes et de vols commis depuis début 2024 dans le quartier des Aubiers, ciblant principalement des étudiants aux arrêts de tramway.
- Une opération policière d’envergure menée le 19 mars a permis l’interpellation de ces jeunes, dont quatre ont été placés en détention provisoire, suite à l’identification de 82 victimes et à la saisie de nombreux objets volés lors des perquisitions.
- Le procureur Renaud Gandeul souligne que « Cette réponse exceptionnelle de l’institution judiciaire pour des mineurs non connus ou peu connus des services de police prend en compte l’extrême gravité des faits et leur récurrence », et annonce une occupation renforcée du terrain par les autorités.
Sept mineurs de 15 à 17 ans ont été mis en examen à Bordeaux pour des vols avec violences en réunion, extorsions, extorsions avec arme, vols avec arme après une opération policière d’ampleur ce 19 mars, dans le quartier des Aubiers. Quatre d’entre eux ont été placés en détention provisoire.
Depuis début 2024, une bande de mineurs sème la peur dans le quartier des Aubiers de Bordeaux, multipliant les agressions violentes, parfois avec armes blanches, pour extorquer des cartes bancaires, téléphones portables, vêtements de marque à des étudiants.
Des étudiants ciblés aux arrêts de tram
Les victimes étaient approchées « au niveau des arrêts de tramway proches de la cité (arrêt Cracovie ou arrêt les Aubiers), puis isolées par des auteurs systématiquement masqués et porteurs de capuches », détaille ce samedi dans un communiqué Renaud Gandeul, procureur de la République de Bordeaux.
Au total 82 victimes ont été identifiées depuis le début de l’année 2024 « dans la grande majorité des étudiants des établissements scolaires et école d’enseignement supérieur situées à proximité, ont été recensées. » Les individus ont filmé certains de leurs agissements avec leurs téléphones portables.
Une première opération de police, réalisée le 15 octobre 2024, avait permis l’interpellation de quatre jeunes individus âgés de 14 à 16 ans, essentiellement receleurs. « Un long travail d’analyse et de surveillances a permis de procéder à des recoupements et à l’identification de sept jeunes hommes, âgés de 15 à 17 ans, inconnus ou très peu connus des services de police et de justice », informe le procureur.
L’opération de police, menée ce 19 mars avec le concours de la CRS84 de nouvelle génération, a permis leur interpellation. « Les perquisitions menées dans leurs domiciles ont permis de retrouver un nombre élevé des objets volés, ainsi que plusieurs autres biens de valeurs qui ont tous été saisis. »
« Réponse exceptionnelle de l’institution judiciaire »
En garde à vue, ils ont adopté des attitudes différentes. « Certains de ces individus ont reconnu une partie des faits, tandis que d’autres les ont contestés ou se sont retranchés derrière leur droit de garder le silence », précise le communiqué du procureur.
Le plus impliqué de ces mineurs a été mis en examen pour 28 faits tandis que les autres ont été mis en examen pour 7 (trois individus), 11, 17 et 22 faits. Ils encourent une peine maximale de 30 années de réclusion criminelle et 15 si l’excuse de minorité est retenue.
Quatre mineurs ont été placés en détention provisoire, un mineur a été placé sous surveillance par bracelet électronique mobile, un autre a été placé dans un centre éducatif fermé et le dernier sous contrôle judiciaire avec, en particulier, une interdiction de se rendre dans le quartier des Aubiers. « Cette réponse exceptionnelle de l’institution judiciaire pour des mineurs non connus ou peu connus des services de police prend en compte l’extrême gravité des faits et leur récurrence », tient à souligner le procureur.
Toutes nos infos sur la violence des mineurs
D’autres opérations ont eu lieu dans ce quartier sensible avec « des contrôles des parties communes des immeubles, des contrôles sur la voie publique, ainsi que des contrôles dans plusieurs commerces du quartier. » Les autorités affichent leur volonté d’une occupation renforcée du terrain qui a vocation à se répéter.