
En pleine crise entre Paris et Alger, le recteur de la Grande Mosquée de Paris a fait part de son regret après que Bruno Retailleau n’ait pas participé à son iftar des ambassadeurs, ce mardi 18 mars. « C’est sa décision. Ses prédécesseurs en ont jugé autrement », rappelle Chems-Eddine Hafiz dans un entretien au journal TSA Algérie, ajoutant que « le président Emmanuel Macron a assisté à des iftars, comme les précédents présidents. Et il en va de même pour de nombreux ministres et élus de la République. » Le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s’y est d’ailleurs rendu cette année.
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Mais Bruno Retailleau a de son côté refusé de partager ce repas, qui marque la fin d’une journée de jeûne des musulmans pratiquants pendant le ramadan avec la trentaine d’ambassadeurs de pays musulmans conviés. Selon France info, le Vendéen aurait refusé plus de vingt invitations similaires. Son entourage invoque la laïcité et dément tout lien avec son bras de fer avec Alger sur l’immigration.
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Un argument qui ne convainc pas, semble-t-il, le recteur de la Grande Mosquée : « L’iftar est un repas convivial à la rupture du jeûne quotidien du mois de Ramadan, pas un office religieux. » Quoi qu’il en soit, « en France, le ministre de l’Intérieur est chargé du dialogue entre l’État et les cultes ». À ce titre, « nous nous devons d’entretenir des relations avec lui », explique Chems-Eddine Hafiz au média francophone algérien.
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Et les relations, jugées trop proches par certains, entre la Grande Mosquée de Paris et l’Algérie ? « Des attaques infondées » qui « reposent sur un lit de mensonges et de convoitises », se défend le recteur. « L’institution a été visée principalement pour ses liens historiques et actuels avec l’Algérie, dans un contexte de graves tensions, justifie-t-il. La Grande Mosquée de Paris a connu bien d’autres attaques, par le passé, en raison de cette relation avec l’Algérie ou parce qu’elle incarne l’image des musulmans qui revendiquent leur citoyenneté, et que cela déplaît aux promoteurs de la division. »
Alors que les tensions se sont intensifiées ces dernières semaines entre la France et l’Algérie, le recteur met en garde « ceux qui alimentent aujourd’hui les suspicions ». « La crise diplomatique ne doit pas être un prétexte pour s’en prendre tous azimuts aux binationaux algériens ou aux Français d’origine algérienne », alerte-t-il. Prônant l’apaisement, Chems-Eddine Hafiz a réaffirmé la quête de la Grande Mosquée de Paris pour des « rapports vertueux » entre l’Algérie et la France.
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Outre les étrangers sous OQTF qu’Alger refuse de reprendre, les tensions entre la France et l’Algérie se sont aggravées ces derniers mois pour plusieurs raisons : la question du Sahara occidental, l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, le comportement haineux de certains influenceurs franco-algériens ou encore l’instrumentalisation du ressentiment antifrançais par les autorités algériennes.
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