
Le peuple kurde est originaire de la province du Kurdistan, une région montagneuse située entre le plateau iranien et le cours supérieur de l’Euphrate, qui s’étend au-delà des frontières de plusieurs pays. Présents en Turquie, en Iran, en Syrie et en Irak, les Kurdes, issus de racines persanes, se sont majoritairement convertis à l’islam sunnite. Surnommés les « Turcs des montagnes », ils possèdent une culture et une langue distincte.
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Que revendiquent les Kurdes ?
Au lendemain de la chute de l’Empire ottoman, la création d’un État kurde fut convenue par les vainqueurs britanniques, français et grecs. Un projet consigné dans le traité de Sèvre de 1920, mais qui fut abandonné lors de la signature du traité de Lausanne en 1923 au profit de la Turquie kémaliste.
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Placés sous la domination des Turcs en Anatolie, des Français en Syrie mandataire, des Britanniques en Irak et des Iraniens, les Kurdes sont depuis considérés comme un peuple à part, vivant cependant au sein de frontières nationales distinctes. La question kurde s’impose depuis comme un problème insoluble, car les Kurdes aspirent à devenir un État souverain, ou du moins, à obtenir un statut régional autonome.
Une forte répression en Turquie
En Turquie, les Kurdes, majoritairement retranchés dans les montages de l’Est anatolien, ont fait face à une répression particulièrement intense. Pendant des décennies, le gouvernement d’Ankara cherche à les assimiler à la culture turque en éliminant toute expression de l’identité kurde. Leur langue fut interdite au sein des écoles et lieux publics et une guerre larvée, opposant les autonomistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) à l’État turc fut menée, menant à de nombreux emprisonnements, interdictions et massacres. Une politique d’ouverture fut cependant menée sous Erdoğan avec les autonomistes kurdes du PKK.
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Les Kurdes de Turquie revendiquent deux solutions : la reconnaissance d’un statut autonome dans les régions Est d’Anatolie au sein de l’État turc ou la création d’un « grand Kurdistan », État part entière, regroupant les régions kurdes « occupées » par les quatre États (Turquie, Iran, en Syrie et Irak).
Zone autonome en Syrie
En Syrie, les Kurdes ont su profiter de l’effondrement de l’État syrien lors de la guerre civile syrienne de 2011 pour établir une zone autonome dans le nord du pays, à Rojava. Les Kurdes de Rojava ont notamment joué un rôle clé dans la lutte contre l’État islamique (EI).
Peuple reconnu en Irak
En Irak, les Kurdes possèdent depuis la guerre du Golfe de 1991 une large autonomie. Après la chute de Saddam Hussein en 2003, le Kurdistan irakien est reconnu par la constitution irakienne comme une région autonome.
Marginalisation en Iran
En Iran, les Kurdes vivent dans une situation de marginalisation, particulièrement dans la région du Kurdistan iranien, située à l’ouest du pays. Le régime des mollahs, à l’instar du régime turc, considère les Kurdes comme une menace pour l’unité et l’homogénéité de l’État. Le Parti pour un Kurdistan libre d’Iran (PJAK) lutte depuis de nombreuses années pour la reconnaissance de leur autonomie juridique et culturelle.
Une même volonté d’indépendance
Bien que répartis au sein de frontières nationales distinctes, les Kurdes de Turquie, de Syrie, d’Irak et d’Iran partagent des aspirations communes : la reconnaissance de leur identité, tant ethnique que culturelle (le respect de leur culture, de leur langue et de leurs droits entre autres), l’octroi d’une autonomie régionale ou la création d’un État kurde indépendant (« le Grand Kurdistan »), la reconnaissance de leurs droits humains et civiques, ainsi que la paix et la stabilité, après plusieurs décennies de conflits et de rébellions – internes comme externes.
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