
Donald Trump a beau avoir menacé d’annexer le Groenland, territoire autonome sous dépendance danoise, Mette Frederiksen soutient son vice-président J.D. Vance… en tout cas sur l’immigration. Pour la dirigeante de centre gauche, ce dernier a eu raison de mettre en garde les dirigeants européens à la Conférence de Munich, sur les dangers de l’arrivée massive d’étrangers.
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« Je considère cette immigration massive comme une menace pour la vie quotidienne en Europe », a déclaré la Première ministre danoise à Politico, en référence au discours très commenté du responsable politique américain. Mette Frederiksen est l’une des rares dirigeantes socialistes encore au pouvoir au sein de l’UE, en grande partie grâce à sa politique migratoire stricte. Élue en 2019, elle a fait prendre un virage radical au Danemark, qui est passé d’une politique d’ouverture à l’un des cadres migratoires les plus restrictifs d’Europe, voire du monde.
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« Zéro réfugiés », « No Ghetto »…
La cheffe du gouvernement du pays scandinave a mis en place un ensemble de politiques strictes, baptisé « zéro réfugiés ». Parmi ces mesure : des campagnes de dissuasion dans les pays d’origine pour dissuader les migrants d’entreprendre le voyage, la confiscation des biens de valeur des demandeurs d’asile pour compenser les coûts de leur accueil ou encore les controversées lois « No Ghetto » (visant à réduire la proportion de personnes nées à l’étranger dans certains quartiers).
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En 2021, une loi a également été adoptée pour permettre le transfert de réfugiés vers des centres situés dans des pays partenaires hors de l’UE, comme le Rwanda — une mesure critiquée par la Commission européenne.
« Il n’y a rien de plus urgent que l’immigration massive », déclarait J.D. Vance, le 14 février, devant une audience européenne sidérée, affirmant que la menace migratoire était plus grave que celle posée par la Russie. Si la patronne du Danemark partage son constat sur l’immigration, elle considère toutefois Moscou comme la principale menace pour l’Europe.
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« La Russie et la défense de l’Europe sont des priorités aujourd’hui », affirme-t-elle. Copenhague va d’ailleurs créer un fond de défense de 6,8 milliards d’euros.« Mais la sécurité, c’est aussi ce qui se passe dans votre quartier. Vous sentez-vous en sécurité là où vous vivez ? Lorsque vous prenez le train, ou quand vos enfants rentrent seuls de l’école ? », assume encore la Première ministre.
Fidèle à une ligne socialiste
Mette Frederiksen doit en grande partie son succès électoral à son approche migratoire. Et elle le sait. La Première ministre danoise assure qu’elle a su entendre « le message que nos populations dans presque tous les pays européens ont tenté d’envoyer aux politiciens au fil des années ».
Un diagnostic également établi par le vice-président de l’administration Trump à Munich. « Aucun électeur de ce continent n’a voté pour ouvrir les vannes à des millions de migrants non contrôlés. Mais vous savez pour quoi ils ont voté ? Au Royaume-Uni, ils ont voté pour le Brexit. Et qu’on soit d’accord ou non, ils ont fait ce choix. Et partout en Europe, de plus en plus de citoyens votent pour des leaders politiques qui promettent de mettre fin à l’immigration hors de contrôle », avait-il martelé. Malgré leurs convergences, Mette Frederiksen reste toutefois fidèle à une ligne socialiste lorsqu’il s’agit de défendre les travailleurs, d’étendre l’accès à l’avortement ou de protéger les locataires, assure-t-elle auprès de nos confrères.
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