
Il est accusé d’avoir été l’un des geôliers d’otages occidentaux détenus en Syrie par le groupe djihadiste État islamique en 2013. Mehdi Nemmouche s’est exprimé lors du dernier jour de son procès, ce vendredi 21 mars. « J’ai été un terroriste et je ne m’en excuserai jamais », a reconnu l’accusé, qui a toujours assumé être combattant pour le groupe djihadiste, mais nié avoir été l’un des geôliers des otages occidentaux. « C’est par le terrorisme que le peuple syrien s’est libéré de la dictature et, oui, j’ai été un terroriste […] Je ne regrette pas un jour, pas une heure, pas un acte », a-t-il encore affirmé, froidement.
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Devant la cour d’assises spéciale, où sont également jugés quatre autres hommes, Mehdi Nemmouche n’a pas hésité à s’en prendre « à l’Occident », et spécialement aux États-Unis, multipliant les références (Nietzsche, Montaigne, George Bush, Staline, Roosevelt ou encore Poutine) pour appuyer son argumentation. « Daesh, à côté, c’est un petit joueur », a-t-il estimé. L’accusé de 39 ans est également revenu sur son séjour en Syrie où, selon ses dires, il n’aurait fait que combattre contre le dictateur Bachar al-Assad.
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L’un des ex-otages retenus par l’EI en Syrie, Nicolas Hénin, s’est exprimé après cette prise de parole. « Son objectif est de se faire une place au panthéon du djihad », a-t-il commenté à l’AFP. Le discours de Mehdi Nemmouche n’a étonné ni la victime ni les parties civiles présentes dans la salle d’audience : « La reconnaissance des faits n’est plus un sujet […] J’ai retrouvé la vision du monde totalement binaire qu’il nous infligeait durant nos mois dans les sous-sols d’Alep », a encore détaillé Nicolas Hénin.
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En tout, trois accusés étaient présents, et deux autres (présumés morts) étaient aussi jugés malgré leur absence. Mehdi Nemmouche n’avait jusqu’ici rien admis durant ce mois du procès, mais assume entièrement sa condition de djihadiste : « Cela fait longtemps que je suis à l’isolement, mais je navigue sans difficulté, je ne perds pas le cap. » La réclusion criminelle à perpétuité a été requise par l’accusation, qui dénonce un « criminel sans état d’âme » ayant refusé « contre l’évidence » des crimes dont il est accusé.Le verdict est attendu en fin de journée, ce vendredi.
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