Sept personnes ont été mises en examen, soupçonnées d’être impliquées dans une fraude massive aux prothèses auditives dont le préjudice est évalué à plus de 5 millions d’euros, a indiqué jeudi le parquet, confirmant une information du Parisien.
Le préjudice global est évalué à « plus de cinq millions d’euros sur le territoire français », auquel s’ajoutent des tentatives de remboursements, estimés à « trois millions d’euros », qui finalement n’ont pas été versés, a précisé le ministère public. La juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) « a été avisée par l’assurance maladie de l’existence de sociétés éphémères, à la tête de laquelle étaient inscrits de gérants de paille », a expliqué la même source.
Leur « activité principale consistait à facturer du matériel auditif, remboursé environ 5.000 euros pièce », a-t-elle détaillé. « Un deuxième processus identifié correspondait, pour une société à activité réelle, à faire par ailleurs de la fausse facturation de ce même type de matériel ». Parmi les suspects, « certains médecins » qui « participaient activement ». Les « remboursements fallacieux » étaient aussi « cautionnés » par des « diplômes d’audio-prothésistes ».
Lundi 10 mars, des suspects ont été interpellés et des perquisitions ont été réalisées, a confirmé le parquet. Puis une information judiciaire a été ouverte le 12 mars, avec la mise en examen de sept personnes pour escroquerie en bande organisée, blanchiment en bande organisée, exercice illégal de la médecine, exercice illégal de la profession d’audio-prothésistes, et aussi pour association de malfaiteurs.
Quatre ont été placées en détention provisoire, trois sous contrôle judiciaire. L’affaire a des ramifications en Allemagne, où les investigations confiées à l’Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI) se poursuivent pour le volet blanchiment.
Mardi, des interpellations et des saisies y ont été effectuées, a précisé le parquet de Paris, ajoutant que « les juges d’instruction effectuent les saisies de comptes des sociétés impliquées dans ce blanchiment ».