L’essentiel
- David Balland, à la tête d’une entreprise spécialisée dans la sécurisation de la cryptomonnaie, avait été enlevé à son domicile en janvier.
- Ses ravisseurs demandaient une importante rançon en Bitcoins.
- Séquestration, doigt coupé… Les détails du calvaire du patron de la Tech.
L’assaut du GIGN avait finalement mis fin à son calvaire après avoir été enlevé pendant trente-six heures. Le patron de la Tech David Balland, co-fondateur de la société Ledger, spécialisée dans la sécurisation de la cryptomonnaie, avait été kidnappé chez lui, mardi 21 janvier, contre une demande de rançon en cryptomonnaies. Le magazine Paris Match revient sur les détails de ses longues heures d’angoisse et de violences.
Il est plus de 3 heures du matin lorsque David Balland est réveillé par un cri et un bruit sourd, dans sa propriété du Cher. Dans son salon, il trouve six hommes, dont certains sont armés, entourant sa compagne. A la tête d’une entreprise valorisée à près d’1,5 milliard de dollars, l’entrepreneur de 36 ans comprend alors qu’il va être utilisé comme monnaie d’échange.
« Ce téléphone se détruira après le premier doigt »
Après avoir tenté de se rebeller, il constate vite que cette stratégie ne mènera nulle part : « Si tu vas plus loin, je te brise la nuque », le menace l’un de ses agresseurs, le bras autour de son cou. Les ravisseurs veulent obtenir les contacts de ses associés, à qui ils prévoient de demander la rançon. David Balland leur fournit deux numéros, dont celui d’Eric Larchevêque, célèbre pour son rôle de juré de l’émission « Qui veut être mon associé ? » sur M6.
Lui et sa compagne sont ensuite jetés dans une camionnette, avant d’être séparés. Fait troublant, l’un des ravisseurs lui aurait glissé : « On vient de la part de tes potes. » Mais le trentenaire n’a que peu le temps d’y réfléchir. Les yeux obstrués par du ruban adhésif, il est emmené dans une pièce dont les murs sont recouverts de bâches noires.
Il y est filmé, mains et chevilles attachées, pistolet semi-automatique sur la tempe et une hachette sur l’épaule, implorant ses associés de payer la rançon. Une « grande claque dans la gueule » lui sera aussi assénée. « Cette journée, soit elle finit bien, tu rentres en bonne santé et tu revois ta femme, soit tu rentres tétraplégique », prévient l’un des kidnappeurs. Ces derniers, qui fixent leur demande de rançon à 100 Bitcoins, déconseillent aux associés de David de prévenir la police, et promettent de le torturer en cas de refus. « Franchement, Eric, t’es pas cool. Ce téléphone se détruira après le premier doigt, on comprend bien que vous ne payerez pas. »
« Si tu continues de crier, je te coupe l’oreille ! »
Les ravisseurs mettront par la suite leur menace à exécution. L’auriculaire gauche de la victime sera sectionné à l’aide d’une pince russe. La vidéo sera elle aussi envoyée à Eric Larchevêque. « Si tu continues de crier, je te coupe l’oreille ! », l’aurait également menacé son geôlier.
Le lendemain, l’équivalent de trois millions d’euros en cryptomonnaies sera transmis aux malfrats. La blessure, quant à elle, sera désinfectée avec du « déodorant Scorpio ». L’assaut sera donné aux alentours de 14h45 par le GIGN, dans le corps de ferme ou David Balland était détenu. Sa compagne, saine et sauve, sera sauvée le lendemain, extraite d’une camionnette garée sur un parking. Six hommes et une femme ont été interpellés et placés en détention provisoire.