
Les murs de Clairefontaine en ont souvent entendu de belles, mais rarement d’aussi vives polémiques en marge d’une compétition. Alors que l’équipe de France s’apprête à disputer les quarts de finale de la Ligue des Nations contre la Croatie, une affaire extra-sportive s’est invitée dans l’actualité. Lundi soir, lors du traditionnel repas d’avant-stage, le président de la Fédération française de football (FFF), Philippe Diallo, a réaffirmé son soutien à Didier Deschamps après des accusations pour le moins inflammables formulées par l’ancien élu marseillais Karim Zeribi.
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Invité de Sud Radio le 13 mars, l’ex-conseiller municipal de Marseille n’a pas retenu ses coups. « Je pense que Didier Deschamps, c’est Bruno Retailleau. Il a un problème avec les Algériens », a-t-il lancé, en réaction à la liste des Bleus pour affronter la Croatie. Zeribi reproche au sélectionneur de ne pas avoir appelé Rayan Cherki et Maghnes Akliouche, deux jeunes talents de Ligue 1 aux origines algériennes. Une attaque frontale qui n’a pas tardé à faire réagir la FFF.
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Lors du rassemblement des Bleus, Philippe Diallo a annoncé le dépôt d’une plainte contre Karim Zeribi. « Il est inacceptable de tenir de tels propos sur notre sélectionneur, qui a toujours été exemplaire dans sa gestion de l’équipe de France », a déclaré le président de la 3F, avant d’insister : « Didier Deschamps a toujours sélectionné les joueurs en fonction de leurs performances et de l’adhésion à son projet. Insinuer une quelconque discrimination est une injure. »
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Ce n’est pas la première fois que Didier Deschamps fait face à de telles accusations. En 2016, à quelques semaines de l’Euro, Eric Cantona avait déjà mis en doute les choix du sélectionneur, l’accusant d’avoir écarté Karim Benzema et Hatem Ben Arfa pour des raisons « non sportives ». Des propos qui avaient conduit Deschamps à porter plainte pour diffamation. L’affaire avait d’ailleurs laissé des traces, renforçant le sélectionneur dans sa volonté de ne jamais répondre à ces polémiques sur le terrain médiatique.
L’argumentaire de Zeribi semble ignorer un fait élémentaire : Didier Deschamps a appelé et fait jouer de nombreux joueurs d’origine algérienne, à commencer par Nabil Fekir, présent dans l’effectif champion du monde en 2018. Quant à Cherki et Akliouche, ils ne sont ni les premiers ni les derniers jeunes talents à devoir patienter avant d’obtenir une place chez les Bleus.
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En choisissant de judiciariser l’affaire, la FFF envoie un signal fort. L’institution veut montrer qu’elle ne tolérera plus ces procédés, qui tendent à décrédibiliser l’action de la sélection nationale et de son entraîneur. « Nous avons une équipe de France qui incarne la diversité et l’universalité du football. Prêter à Didier Deschamps des intentions racistes est une absurdité », martèle une source proche de la Fédération.
Didier Deschamps, quant à lui, a préféré ne pas s’attarder sur l’affaire, concentré sur la préparation des deux chocs face à la Croatie. Lundi soir, il a brièvement échangé avec Diallo, validant la plainte mais refusant de donner trop d’importance à la polémique. Un sélectionneur fidèle à sa ligne de conduite, déterminé à parler football plutôt que polémique. Reste à voir comment la justice appréhendera ces déclarations, qui, à force de vouloir accuser, finissent par desservir le débat.
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