L’essentiel
- L’ancien procureur de Castres, Chérif Chabbi, passe en audience disciplinaire ce mardi, devant le Conseil supérieur de la magistrature pour des accusations de harcèlement sexuel envers son ancienne secrétaire.
- Une enquête administrative a jugé les déclarations de la secrétaire « tout à fait crédibles », révélant des comportements inappropriés comme des remarques à connotation sexuelle, des invitations insistantes pour dîner en tête-à-tête, mais aussi des regards appuyés sur sa poitrine, des caresses sur la main.
- Le magistrat, qui a depuis été muté à Rodez, encourt jusqu’à la révocation définitive pour ne pas avoir respecté les obligations déontologiques, bien qu’il justifie son comportement par sa volonté « de cocooner les agents ».
Il devra s’expliquer « sur son manquement à son devoir de délicatesse et de dignité ». Chérif Chabbi, ex-procureur de Castres, dans le Tarn, passe ce mardi en audience disciplinaire devant le Conseil supérieur de la magistrature, à Paris, rapporte France Info. Il est accusé de harcèlement sexuel par son ancienne secrétaire.
Après une enquête administrative et la saisine du garde des Sceaux, l’ancien procureur a fait l’objet de poursuites disciplinaires mais pas de poursuites pénales, aucune plainte n’a été formellement déposée.
D’autres femmes témoignent des attitudes sexistes du magistrat
L’affaire a éclaté à l’été 2023, quand la secrétaire du magistrat accusé s’est confiée à une collègue. Cette dernière a alors fait remonter ces informations et une enquête a été ouverte, menée par l’Inspection générale de la justice.
Des remarques à connotation sexuelle, des invitations insistantes pour dîner en tête-à-tête, mais aussi des regards appuyés sur sa poitrine, des caresses sur la main… L’assistante du magistrat a indiqué qu’elle ne savait plus comment se comporter avec celui qui était son supérieur hiérarchique mais aussi le responsable de la juridiction.
Les déclarations de la secrétaire ont été jugées « tout à fait crédibles », conclut le rapport d’enquête administrative, cité par la radio. D’autres employés du tribunal ont attesté avoir été témoins de certains propos ou comportements. D’autres femmes se sont également plaintes des attitudes sexistes de l’ancien procureur.
La révocation définitive encourue pour les faits dénoncés
De son côté, Chérif Chabbi a assuré ne pas se souvenir de ce qu’il lui était reproché. Il a finalement admis qu’il n’avait pas toujours « su garder la distance nécessaire » mais réfute les accusations de remarques à connotation sexuelles. Selon lui, son comportement se justifie par sa volonté « de cocooner les agents ».
Notre dossier sur le harcèlement sexuel
A la suite de la révélation de cette affaire, le magistrat a demandé sa mutation et est retourné exercer ses anciennes fonctions au parquet de Rodez. Il encourt jusqu’à la révocation définitive pour ne pas avoir respecté les obligations déontologiques des magistrats.