Il y a eu Bixente Lizarazu au début du siècle, puis Franck Ribéry entre 2007 et 2019, mais Michael Olise est sur le point de devenir le nouveau « Liebling » (chouchou) français des supporters du Bayern Munich. Convoqué pour la première fois par Didier Deschamps en septembre dernier après avoir décroché la médaille d’argent olympique sous les ordres de Thierry Henry, le natif de Hammersmith (au sud-ouest de Londres) a rapidement pris ses aises dans la capitale de la Bavière. Son premier bilan personnel est jusque-là plutôt reluisant : aux deux tiers de la saison, l’ailier a déjà inscrit treize buts et délivré onze passes décisives toutes compétitions confondues et savoure un statut de titulaire indiscutable au sein d’un groupe où la concurrence est pourtant farouche.
La preuve irréfutable que sa première expérience hors d’Angleterre est une pleine réussite, lui qui possède quatre passeports (britannique, son pays de naissance, nigérian, pays de son père, algérien et français qu’il tient de sa mère binationale) et a choisi le maillot frappé du coq dès son adolescence. « J’ai une connexion avec la France et j’ai toujours rêvé de porter ce maillot », expliquait-il à l’automne dernier. Demain, il ralliera Clairefontaine pour préparer le quart de finale de la Ligue des nations face à la Croatie, jeudi à Split puis dimanche prochain à Saint-Denis.
Ils sont rares les jeunes joueurs – il n’a que 23 ans – à avoir su s’imposer d’entrée dans une institution aussi statutaire que celle du Bayern, où le degré d’exigence est particulièrement élevé et la pression permanente. Avec son style si particulier, Michael Olise a modifié le jeu offensif de son équipe et étonne encore des supporters peu habitués à ses incessants appels contre-appels et ses frappes lointaines souvent décisives. « S’il le veut, il peut devenir l’un des meilleurs joueurs du monde, s’enflamme Owen Hargreaves, ancien international anglais (41 sélections) et milieu du Bayern (1999-2007), aujourd’hui consultant pour la chaîne anglaise TNT Sports. C’est la première fois qu’il dispute la Ligue des champions, c’est un énorme bond en avant par rapport à Crystal Palace, son précédent club où il avait abattu un travail brillant. Il a un calme impressionnant devant le but et son style se marie bien à celui du club munichois. Réussir à franchir le pas aussi vite et aussi bien dans un club comme le Bayern est une sacrée performance. »
Il fuit les journalistes
Priorité l’été dernier de l’entraîneur belge Vincent Kompany, qui avait beaucoup insisté pour le faire venir en Bavière malgré des offres financièrement (encore) plus alléchantes en provenance de Chelsea et de Liverpool, il fait partie des rares joueurs du Bayern à ne jamais connaître de blessure, conséquence directe d’une hygiène de vie jugée exemplaire et d’un sens aigu du professionnalisme. Une constance déjà impressionnante qui fait dire à de nombreux observateurs allemands que son transfert est l’un des meilleurs réalisés par les dirigeants bavarois ces dix à quinze dernières années. « Michael fait déjà partie de la catégorie des grands joueurs, assure son coéquipier prodige Jamal Musiala, qui avait fréquenté à ses côtés le centre de formation de Chelsea au tournant de la décennie. Avec sa simplicité et son humilité, mais aussi sa bonne humeur contagieuse, il a très vite su s’adapter ».
Seul bémol : l’international français ne cache pas une certaine allergie à l’exercice médiatique et notamment aux interviews. Lors de sa présentation officielle début septembre, ses réponses avaient été plus courtes que les questions. L’auditoire n’en est toujours pas revenu… Depuis, il n’a pas donné le moindre entretien. Après chaque match, il n’est pas rare de le voir quitter les stades de Bundesliga la tête basse, casque sur les oreilles. Une affaire de patience ?
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Une finale… à Munich ?
Grâce à ses fulgurants progrès sur le terrain, Michael Olise suscite déjà de nombreuses convoitises. Les rumeurs d’un retour rapide en Premier League enflent. Dans le contrat du joueur, il existe une clause libératoire à hauteur de 110 millions d’euros qui sera déclenchable en juin 2026. Mais que les inconditionnels du Bayern Munich se rassurent, l’ailier a uniquement la tête à son club en ce début de printemps. Dans quelques semaines, il pourra ouvrir un palmarès encore vierge. Le titre de champion d’Allemagne lui tend les bras tout comme, qui sait, la Ligue des champions dont la finale est programmée le 31 mai à… Munich. Avant le quart de finale face à l’Inter Milan, il va donc retrouver les Bleus avec deux objectifs : obtenir la qualification pour le carré final de la Ligue des nations et faire gonfler son total de sélections. Il en est à quatre, comme le rythme des marches qu’il grimpe ces derniers temps.
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