Le déplacement du Stade Landernéen, premier de sa poule de D1 (district), chez son dauphin, le FC Pen Hir, promettait d’être tendu dimanche après-midi à Camaret-sur-Mer (Finistère). Malheureusement, la violence s’est de nouveau invitée sur le terrain et dans les tribunes lors d’un match de foot amateur. Les hostilités ont démarré dès le coup d’envoi de la rencontre avec des insultes et des menaces de mort visant les joueurs du club de Landerneau.
« On est un petit club de quartier et malheureusement on a régulièrement le droit à des insultes racistes quand on joue à l’extérieur comme quand on nous surnomme le « Stade couscous », raconte à 20 Minutes sa présidente Sandra Creff. Et encore c’était pire il y a quelques années avec des cris de singe et des « Retournez dans votre pays ». Mais ce qui s’est passé dimanche est vraiment inacceptable. »
Une femme agressée par des supportrices adverses
Dans cette ambiance délétère, le match s’est soldé par la victoire des locaux. « Mais le résultat est anecdotique tellement les faits sont graves, poursuit la dirigeante. Tout le club est vraiment choqué. » Au coup de sifflet final, la situation a en effet totalement dégénéré quand des supporters du FC Pen Hir ont envahi le terrain, provoquant une bagarre générale avec les joueurs adverses.
Alors que le calme revenait progressivement, la violence s’est propagée dans les tribunes quand un groupe de quatre ou cinq jeunes femmes a agressé Océane, une jeune supportrice du club de Landerneau. « Ils l’ont insultée avant de lui donner des coups et de lui arracher son voile », témoigne la maman de cette jeune convertie à l’islam, qui assistait à la rencontre avec sa famille. « On supporte le club depuis trois ans et c’est la première fois que je vois ça de ma vie, c’est révoltant », poursuit la maman d’Océane.
Une plainte déposée ce lundi à la gendarmerie
Après la rencontre, la jeune femme, blessée au visage, a été prise en charge à l’hôpital de Landerneau où elle s’est vue délivrer une interruption temporaire de travail de deux jours. Elle doit également déposer plainte ce lundi après-midi à la gendarmerie. « Elle a été envahie de messages de soutien, ce qui l’a vraiment réconforté », assure sa maman, encore « très choquée » par ce que sa fille a vécu dimanche après-midi.
Contacté par Le Télégramme, le président du FC Pen Hir a de son côté indiqué que le club communiquera prochainement sur les réseaux sociaux « pour « éclaircir la situation et remettre les choses au clair. »