
Un « DOGE » à la française ? C’est l’idée que défend aujourd’hui Jordan Bardella. Le président du Rassemblement national a esquissé les contours d’un « ministère de l’Efficacité gouvernementale », chargé de mettre au pas la dépense publique et de réduire la bureaucratie. Une inspiration venue directement des États-Unis, où Elon Musk pilote depuis plusieurs mois le « Department of Government Efficiency » (DOGE), un organe destiné à rationnaliser l’action de l’administration fédérale.
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« Nous devons nous mettre autour d’une table et regarder, ligne par ligne, les dépenses de l’État », a expliqué Jordan Bardella sur le plateau de LCI le 13 mars. Une façon, selon lui, d’arrêter de « dépenser de l’argent dans tout et n’importe quoi ». Le président du RN dénonce un État « hors de contrôle » et une administration « déconnectée des réalités des Français ». Son projet : identifier les doublons, supprimer des agences publiques et « redonner du pouvoir aux citoyens sur l’utilisation de leur argent ».
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L’idée de Jordan Bardella s’inscrit dans une stratégie plus large. Depuis plusieurs mois, le leader du RN veut se réapproprier la question économique, une thématique qui constitue, selon ses proches, un « trou dans la raquette » du projet du parti. Désormais, il assume une sensibilité pro-business et défend une réduction du poids de l’État dans la sphère économique. Au niveau européen, il s’attaque aux normes du Green Deal, accusées d’être un « enfer administratif » pour les entreprises et l’industrie.
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Ce futur « ministère de l’Efficacité gouvernementale » viserait avant tout à concrétiser l’une des grandes propositions du RN lors des dernières élections législatives : l’audit complet des comptes de l’État. « Jordan veut rendre publiques toutes les dépenses de l’Etat, permettre aux Français de savoir concrètement ce que l’on fait de leur argent, et générer des pistes d’économies dans les nombreuses gabegies », explique un de ses conseillers. Dans son viseur : les 1 200 agences gouvernementales, dont certaines font doublon avec les ministères existants. Leur suppression, tout comme celle de milliers de postes de fonctionnaires associés, « n’est pas un tabou », affirme son entourage.
« Pourquoi ne pas confier ce ministère à un chef d’entreprise ? »
Sur LCI, Jordan Bardella s’est voulu direct : « Il faut réduire la mauvaise dépense publique pour réorienter l’argent de l’Etat vers la bonne dépense publique ». Et d’ajouter : « Pourquoi ne pas confier ce ministère à un chef d’entreprise ? » Une manière de souligner sa volonté de placer l’efficacité et le pragmatisme au cœur de l’action gouvernementale.
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L’initiative divise déjà la classe politique. En novembre dernier, le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, s’était dit « intéressé » par l’expérience américaine, estimant que « toute idée permettant d’améliorer l’efficacité publique mérite d’être explorée ». Mais il n’avait pas fallu longtemps pour que la gauche s’insurge. « Le macronisme se dissout dans le trumpisme », avait réagi le sénateur communiste Ian Brossat.
Selon un sondage CSA réalisé en février pour le JDD, Europe 1 et CNews, 48% des Français se disent favorables à la création d’un tel ministère. D’abord portée par le député UDR Éric Ciotti, l’idée a donc aujourd’hui trouvé un nouveau promoteur au sein du RN.
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