
« Maladresse » pour Éric Coquerel ou Manon Aubry, « communication désastreuse » pour Aymeric Caron, il y a, dans les mots employés par les cadres de La France insoumise pour reconnaître l’erreur du visuel aux relents antisémites de la photo de Cyril Hanouna, un mea culpa sur la forme, mais aucun sur le fond. C’est peut-être ce qu’il y a de plus choquant, tant le mouvement de Jean-Luc Mélenchon s’enferre au mieux dans le déni, au pire dans la victimisation.
Publicité
La suite après cette publicité
Ainsi Mélenchon lui-même, sur l’antenne de France Inter en vient à engueuler Léa Salamé qui l’interroge sur le sens de ce visuel rappelant l’imagerie antisémite des années 1930 : « Nous ne sommes pas antisémites […] Vous relayez la propagande des réseaux d’extrême droite ! » Quant à Paul Vannier, député LFI invité sur le plateau de C à Vous, il concède une erreur mais charge… Elon Musk d’en être le principal artisan, via son logiciel d’intelligence artificielle Grok. « C’est peut-être intéressant de s’interroger pourquoi l’IA d’Elon Musk conduit à ce type d’image », pointe Paul Vannier, comme si c’était le principal enseignement de la campagne de communication polémique déclenchée par LFI. On se pince…
Certains élus LFI font du conflit à Gaza l’axe quasi exclusif de leur communication
Un an et demi après l’implosion de la NUPES dans les jours suivant l’attaque du 7 octobre, La France insoumise continue de s’engluer dans une stratégie amalgamant antisionisme et antisémitisme, même si elle s’en défend. Le premier communiqué du mouvement au lendemain des massacres perpétrés en Israël évoquant « une offensive armée des forces palestiniennes menée par le Hamas ». Certains de ses élus, depuis ces évènements, font du conflit à Gaza l’axe quasi exclusif de leur communication, à l’image de Rima Hassan ou d’Aymeric Caron, dont les fils sur X désertent les sujets de politique intérieure – retraites, déficit, pouvoir d’achat – mais dénoncent sans relâche ce qu’ils qualifient de « génocide » en cours à Gaza.
L’importation de ce conflit au cœur du débat politique français contribue en partie à exacerber les frictions communautaires, stratégie théorisée par Jean-Luc Mélenchon lui-même qui encourage les siens à jouer de tous les ressorts, conscients et inconscients, pour mobiliser un électorat musulman dont il présume que le sentiment victimaire est largement alimenté par ce qu’il se passe à Gaza.
Il y a dans cette affiche scandaleuse, dont la recherche de l’auteur et du contexte dans lequel elle a pu être mise en ligne serait secondaire, la cristallisation d’une dérive qui continue d’alimenter un profond malaise à l’endroit d’un parti historiquement de gauche.
Source : Lire Plus