Il a finalement été condamné à douze ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de ses parents. Jugé pour ce double parricide, Valentin, 17 ans, avait paru lors du procès « assumer l’horreur d’avoir tué ses parents », âgés de 52 et 58 ans, en 2023 dans l’Isère, selon un avocat.
Cette peine est légèrement en deçà des réquisitions du parquet qui avait demandé treize ans de réclusion criminelle, soit la peine maximale en tenant compte de l’altération du discernement de l’adolescent au moment des faits.
Des corps calcinés
Le jeune accusé n’a cependant pas expliqué les raisons de son acte lors du procès à huis clos au tribunal pour enfants de Bourgoin-Jallieu, allant même jusqu’à dire qu’il « aimait ses parents », a raconté Me Dominique Arcadio, défenseur de l’oncle de Valentin, qui s’est porté partie civile.
Dans la nuit du 26 au 27 novembre 2023, l’adolescent alors âgé de 15 ans avait tué avec une carabine sa mère et son père, puis mis le feu à la maison de la famille avant de prendre la fuite avec une voiture de ses parents. Dans les décombres de la bâtisse incendiée, les corps de ses parents avaient été retrouvés presque entièrement calcinés, portant des plaies par arme à feu au niveau du crâne.
« Très précis »
L’avocat décrit un adolescent qui est d’abord apparu comme « étranger » au début l’audience, et puis ensuite « très concerné » et « très précis » à sa prise de parole devant le tribunal. « On a l’impression qu’il expie les faits en les disant, qu’il les assume vraiment », a ajouté maître Dominique Arcadio.
A l’audience mardi, son attitude « laisse penser qu’il a tout de même vraiment mesuré ce qu’il avait fait, la tristesse qu’il avait causée aux autres », a expliqué Me Arcadio, et « s’il y a une petite lueur de positif dans cette obscurité, c’est celle-là », a-t-il dit. Selon lui, Valentin n’est pas « dans une tristesse où les larmes vont rouler sur son visage », mais tend plus vers une forme « d’analyse intellectuelle ».
La préméditation reconnue
Son frère, ses deux demi-sœurs et sa grand-mère maternelle se sont également constitués parties civiles. L’adolescent avait été interpellé six jours après les faits, à Montpellier, alors qu’il tentait de fuir vers l’Espagne. Lors de l’instruction, il avait reconnu avoir prémédité son geste plusieurs jours à l’avance, expliquant que son acte avait pour but de « changer de vie ».