
Comme dans un film à suspense sur les sous-marins, l’épilogue australien ne cesse de connaître des rebondissements. Le nouvel épisode en date est signé par l’ancien Premier ministre Malcolm Turnbull. Dans un article du quotidien britannique The Guardian, celui qui avait signé le contrat en 2016 pour l’achat de sous-marins français dénonce, en des termes forts, la situation sécuritaire de l’Australie aujourd’hui. « Il est très probable, je dirais presque certain, que nous nous retrouverons sans sous-marins du tout », estime Malcolm Turnbull. « Nous devrons alors investir dans d’autres moyens de nous défendre », ajoute-t-il.
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En septembre 2021, son successeur Scott Morrison avait décidé de faire faux bond à la France et de rompre « le contrat du siècle » de 56 milliards d’euros, conclu en avril 2016, pour la fourniture de 12 sous-marins conventionnels Suffren à propulsion classique et non dotés de l’arme nucléaire. Canberra avait préféré conclure un partenariat stratégique avec les États-Unis et la Grande-Bretagne (Aukus), comprenant notamment la livraison de huit sous-marins à propulsion nucléaire par Washington.
L’ancien responsable politique poursuit : « Nous dépensons une fortune, bien plus que ce que le partenariat avec la France aurait impliqué. Nous donnons aux Américains trois milliards de dollars pour soutenir leur base industrielle de sous-marins, mais ils n’ont aucune obligation de nous vendre un sous-marin. » Selon lui, l’Aukus « a sacrifié l’honneur, la souveraineté et la sécurité de l’Australie », alors que la livraison du premier navire de Naval Group était prévue en 2030.
« Les Américains n’ont aucune obligation de nous vendre un sous-marin »
The Guardian s’est aussi procuré un rapport du service de recherche du Congrès américain, discrètement publié le 11 février, qui indique que l’Australie pourrait ne jamais recevoir ces sous-marins. Les États-Unis doivent fournir trois sous-marins de classe Virginia à l’Australie à partir du début des années 2030. Sauf que l’industrie de défense américaine est débordée et donne la priorité aux commandes nationales.
L’institution américaine suggère ainsi que « jusqu’à huit sous-marins nucléaires supplémentaires de classe Virginia seraient construits et, au lieu d’en vendre trois à cinq à l’Australie, ces navires supplémentaires seraient conservés dans la marine américaine et exploités depuis l’Australie, aux côtés des cinq sous-marins américains et britanniques qui sont déjà prévus pour être exploités depuis l’Australie ». Canberra ne serait donc pas propriétaire de ces sous-marins.
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