
Une affaire qui ne risque pas d’apaiser les tensions entre Paris et Alger. Selon les informations du Parisien, un fonctionnaire travaillant dans une sous-direction du ministère de l’Économie a été mis en examen, sur la base de soupçons d’espionnage au profit de l’Algérie. L’individu a été arrêté le 16 décembre 2024 par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Il est accusé d’avoir livré des informations sensibles aux services de renseignement algériens. Il s’agirait, en particulier, d’informations sur des opposants au régime algérien et sur des expatriés, considérés comme des « influenceurs », qui auraient une certaine audience au sein de la diaspora algérienne.
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Cet homme de 56 ans a été mis en examen puis placé sous contrôle judiciaire pour plusieurs faits liés à l’espionnage, dont pour « collecte frauduleuse de données portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ». Une information judiciaire a été ouverte le 20 novembre 2024 pour « soustraction du secret de la défense nationale ». Le magistrat instructeur n’a toutefois pas retenu ce chef d’accusation pour l’instant.
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Un fonctionnaire officiant à Bercy
Le parquet s’est saisi de l’affaire le 3 juin 2024 après avoir reçu un renseignement selon lequel un fonctionnaire de Bercy échangerait des données sensibles avec un fonctionnaire algérien. D’après les informations du Parisien, le suspect, franco-algérien, serait chef de secteur à la sous-direction du numérique de l’Administration centrale (SDNAC) du ministère de l’Économie et des Finances. Le fonctionnaire est habilité secret-défense et exercerait au siège de Bercy dans le 12e arrondissement de Paris.
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L’interlocuteur du fonctionnaire franco-algérien serait un membre de la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE), c’est-à-dire le service de renseignement extérieur de l’Algérie. Cet homme aurait réussi à obtenir des informations notamment en intimidant le chef de secteur. Il n’a pas pu être interpellé car il opérait en France sous « couverture diplomatique ». Le fonctionnaire algérien bénéficierait d’une immunité diplomatique grâce à son poste de chargé de mission au consulat d’Algérie en France. Il est depuis reparti en Algérie.
Une possible complice
Selon la DGSI, une employée de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) serait également impliquée dans l’affaire. Elle est suspectée d’avoir transmis des informations confidentielles au fonctionnaire de Bercy avec qui elle entretenait une liaison intime. Il s’agissait principalement de « la situation personnelle ou administrative » de demandeurs d’asile algériens ou de titres de séjours délivrés en France. Ces informations auraient ensuite été transmises à l’interlocuteur algérien. La femme de 46 ans a été placée en garde à vue pour « violation du secret professionnel ».
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