Feu vert. Dimanche prochain, à cinq heures du matin heure française, les lumières indiquant le top départ s’allumeront au-dessus des vingt pilotes sanglés dans leur bolide. Les plus courageux des téléspectateurs assisteront devant Canal+ (voir fin d’article) au coup d’envoi du championnat du monde de F1 2025 sur le circuit de l’Albert Park, à Melbourne.
Vingt-quatre épreuves sont programmées jusqu’au dénouement d’Abou Dhabi le 7 décembre. Entre le retentissant transfert de Lewis Hamilton chez Ferrari, l’ambition de Max Verstappen de remporter un cinquième titre consécutif ou encore l’arrivée du jeune Français Isack Hadjar, la saison s’annonce intense, comme le décrit le consultant de la chaîne cryptée, Franck Montagny.
Sir Lewis chez Ferrari
« C’est un coup de tonnerre : un septuple champion du monde avec l’écurie la plus mythique de la Formule 1 ! Personne ne s’y attendait [avant l’annonce de ce transfert l’année dernière, NDLR]. On pensait que Hamilton serait chez Mercedes à vie. C’est un énorme challenge à 40 ans. On est tous intrigués et curieux de voir ses performances. N’oublions pas qu’à ses côtés, Charles Leclerc est ultra-compétitif. Lewis Hamilton va-t-il gagner d’entrée de jeu ou devra-t-il prendre le temps de s’adapter à sa monoplace ? On est encore dans l’inconnu. »
Verstappen moins dominateur
« Il est un petit peu en difficulté. L’impact médiatique de l’affaire Christian Horner l’an dernier a forcément laissé des traces [le manager de l’écurie autrichienne a été accusé de « comportements inappropriés » par une collaboratrice]. Le directeur technique Adrian Newey a par ailleurs rejoint Aston Martin. Comme coéquipier, Max Verstappen a un jeune pilote très talentueux, le Néo-Zélandais Liam Lawson. Il y a plein de choses à gérer chez Red Bull. J’ai l’impression qu’on est sur la fin d’une ère. »
McLaren défend son titre
« J’espère que le gâteau sera partagé davantage entre les écuries et qu’on ne connaîtra pas une extrême domination de McLaren. J’ai l’impression qu’ils sont vraiment très forts en rythme de course, peut-être plus atteignables lors des qualifications ou en vitesse sur un tour.
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Les autres grosses écuries formant le quatuor de tête sont Mercedes, Ferrari et Red Bull. Mais je suis persuadé que 2025 sera la saison la plus dingue de la décennie. C’est une année où tout est possible [avant un chamboulement des règlements en 2026]. Au fur et à mesure de la saison, on verra les grosses équipes abandonner le développement de leur voiture pour se projeter sur 2026 tandis que les petites écuries, qui n’ont pas les moyens de suivre, continueront à développer leur voiture 2025. Certains jeunes pilotes et certaines petites équipes pourront réussir de belles choses. »
Du mieux pour Alpine et Gasly
« Les essais hivernaux se sont très bien passés. En 2024, la voiture était absolument nulle part. Là, elle correspond aux attentes de Pierre Gasly. Je ne suis pas sûr qu’il y ait eu un changement fondamental sur le châssis, mais l’aérodynamisme a été beaucoup travaillé. Il faut être cocardier. Ne boudons pas notre plaisir d’avoir une équipe française avec un pilote français. Ça ne veut pas dire qu’ils vont gagner des courses, mais on les sent mieux, notamment grâce à l’arrivée de Flavio Briatore [l’Italien a été nommé conseiller exécutif en juin dernier]. »
Ocon, d’Alpine à Haas
« C’est la meilleure option qu’il avait sur la table [Alpine n’avait pas renouvelé le contrat du Normand]. Surtout, je vois un jeune homme heureux, et ça, c’est ultra positif. Même si la voiture n’est pas la meilleure du championnat, elle est capable de faire de belles choses et Esteban Ocon devrait vivre une belle saison. Il ne faut toutefois pas oublier qu’il est le leader de l’écurie, donc c’est lui qui va mener tout le développement technique. Ce qui prend du temps et de l’énergie. Et il a un jeune coéquipier [le Britannique Oliver Bearman, 19 ans] qui va très, très vite. Il devra veiller à ne pas se faire manger. »
Hadjar, le troisième pilote français
« Il a faim et il est motivé à 200 %. Je suis assez fan de ce garçon de 20 ans et de sa manière d’être. Parce qu’il est frais et qu’il fait du bien à la Formule 1. Il dit ce qu’il pense, il est authentique. Mais attention, la F1 peut vous broyer.
La saison est très longue. Il devra se battre contre Yuki Tsunoda [son coéquipier japonais chez Racing Bulls aborde sa cinquième année en F1]. Le début de saison devrait être un peu difficile pour Isack Hadjar, mais il est plein de ressources. »
Le prodige Andrea Kimi Antonelli
« [À seulement 18 ans, le néophyte italien remplace Hamilton chez Mercedes.] Avec lui, ça devrait aller très vite mais il va forcément coûter un peu d’argent. Il va casser des autos. Je pense qu’il se précipitera trop. Soit Mercedes le met sous cloche en le calmant un petit peu, soit ils laissent le talent authentique s’exprimer. Car c’est en cassant qu’on apprend. »
Pour lancer la saison de F1, Canal+ diffuse à 21 h ce soir un documentaire intitulé Hamilton-Ferrari, le mariage du siècle.
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