
L’Observatoire national des violences faites aux femmes a dévoilé ce lundi 10 mars son nouveau rapport, loin d’être encourageant. Depuis 2016, le nombre de victimes de violences sexuelles dans les transports en commun a augmenté de 86 % depuis 2016. Les femmes représentent 91 % des victimes et 99 % des personnes mises en cause sont des hommes. Des chiffres qui font réagir, deux jours après la Journée des droits des femmes. En 2024, 3 374 personnes ont été victimes de violences sexuelles dans les transports, soit 6 % de plus qu’en 2023, d’après l’Observatoire de la mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof).
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3 374 victimes de violences sexuelles dans les transports en 2024
En parallèle, une enquête de la RATP révèle que sept femmes sur dix ont déjà été victimes de violences dans les transports en Île-de-France. Près de la moitié des femmes interrogées confient ne pas se sentir en sécurité dans le réseau ferré francilien et 80 % d’entre elles déclarent rester en alerte.
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Des dispositifs de prévention insuffisants
D’autres rapports avaient déjà alerté l’Hexagone face à l’ampleur de ce phénomène. Un plan national de lutte contre le harcèlement sexuel dans les transports en commun avait déjà été mis en place par l’État en 2014 : services d’alerte téléphonique, campagnes de sensibilisation, formations du personnel et descentes de voyageurs importuns. Mais ces dispositifs semblent encore insuffisants pour garantir la sécurité des femmes sur leur réseau.
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Seulement 12 % des femmes déclarent avoir déjà eu recours aux numéros d’assistance (3117 et 31177) et aux bornes d’appel sur les quais. Néanmoins, en une décennie, les interventions de témoins de ces faits d’agressions sexuelles ont gagné en ampleur : 23 % des victimes déclarent ainsi avoir été aidées par une tierce personne, contre 10 % en 2016.
Les jeunes femmes au cœur du danger
75 % des victimes ont moins de 30 ans et 36 % sont mineures, d’après l’étude Enov pour la RATP. Les jeunes femmes subissent une multitude de violences : 39 % des usagères des transports en commun franciliens déclarent avoir subi des outrages sexuels ou sexistes, 19 % des actes de harcèlement sexuel, 13 % des faits d’exhibition sexuelle et 6 % un viol ou une tentative de viol. Partant, de nombreuses femmes en viennent à organiser leur trajet en tenant compte du risque d’agression. Les stratégies d’évitement se multiplient : application en ligne, messageries d’alerte et contacts d’urgence… Alors que les pouvoirs publics encouragent à prendre les transports en commun, la sécurité des usagers n’est pas assurée.
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