
Un récit glaçant. Dans un documentaire diffusé sur France 5 dédié aux femmes dont le destin a été bouleversé par l’attaque meurtrière du 7 octobre 2023, Amit Soussana raconte face caméra l’enfer qu’elle a subi à Gaza. Elle a été arrachée à son domicile situé dans le kibboutz de Kfar Aza par sept hommes, traînée à travers champs puis enfermée dans une maison. « Être violée, c’est la première chose qui m’a effrayée quand j’ai vu ces hommes autour de moi le jour de mon enlèvement », se rappelle-t-elle. Une crainte qui s’est malheureusement concrétisée pour l’avocate israélienne.
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D’origine marocaine par son père et irakienne par sa mère, elle parlait arabe avec ses deux geôliers : « J’essayais d’être amie avec eux. Je me disais : “S’ils se connectent avec moi, s’ils ressentent mon humanité, peut-être qu’ils ne me feront pas mal” ». Ensuite, Amit Soussana se retrouve seule avec l’un de ses kidnappeurs. Pendant plusieurs jours, elle refuse de prendre une douche, de peur qu’il en profite pour abuser d’elle.
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« Ce qui devait arriver, arriva »
Un jour, elle accepte. « Pendant cinq minutes dans la salle de bains, avec l’eau chaude, j’ai oublié. D’une certaine manière, la sensation de l’eau chaude m’a ramenée chez moi », se remémore l’avocate. Mais soudain, elle aperçoit son tortionnaire armé d’un pistolet qui la regarde nue : « Je me suis dit : “Amit, tu savais que cela allait arriver” ». Elle tente de se draper dans une serviette pour échapper à son regard. Amit Soussana s’est défendue, mais son assaillant l’a frappée à plusieurs reprises avant de la violer. « Ce qui devait arriver, arriva, lâche-t-elle face aux journalistes. Après j’ai craqué, j’ai beaucoup pleuré. J’avais l’impression que mon corps et ma tête se dissociaient », ajoute l’avocate.
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Après trois semaines passées avec le « diable », elle est déplacée. Durant ses 55 jours de captivité, la quadragénaire est transférée dans six endroits différents. « Quand je suis sortie, tout mon langage corporel avait changé. J’étais complètement soumise, même ma voix était celle d’une petite fille. Mais aujourd’hui, lorsque je parle de tout cela, j’ai l’impression de nettoyer mon âme », explique Amit Soussana. Avant de conclure : « Je sais ce que c’est d’être une femme là-bas, le danger que ça représente ».
Sur les 251 personnes enlevées en Israël par le Hamas le 7 octobre 2023, 58 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée israélienne, rapporte l’AFP.
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