
Polémique en vue pour les instances de l’Union européenne. Dans un communiqué publié le soir du samedi 8 mars, le service diplomatique de l’UE « condamne fermement les récentes attaques, apparemment menées par des éléments pro-Assad, contre les forces du gouvernement intérimaire dans les zones côtières de la Syrie, ainsi que toute violence contre les civils ».
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Elle condamne également « toute tentative visant à compromettre la stabilité et les perspectives d’une transition pacifique durable, inclusive et respectueuse de tous les Syriens dans leur diversité ». Mais étrangement, les auteurs du texte n’évoquent pas les centaines de civils alaouites qui auraient été tués par les forces loyales au nouveau régime syrien en représailles de ces attaques.
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Selon l’AFP, les violences ont été déclenchées par une offensive, ce jeudi 6 mars, d’Alaouites partisans de Bachar al-Assad – renversé par les rebelles islamistes menés par HTC (Hayat Tahrir al-Cham) en décembre dernier – contre les forces de sécurité à Jable, près de la ville de Lattaquié, dans l’ouest du pays. Il s’agit du berceau de la communauté alaouite, une branche de l’islam chiite dont est issu le clan Assad.
Par la suite, les autorités ont envoyé des renforts dans les provinces voisines de Lattaquié et Tartous, sur la côte ouest. Les forces de sécurité y ont lancé d’importantes opérations pour traquer les partisans de l’ex-dictateur déchu. D’après des informations rapportées samedi soir par l’Observatoire des droits de l’Homme, 745 civils alaouites ont alors été tués dans cette région par le nouveau pouvoir et les groupes lui étant affiliés. Au moins 273 membres des forces de sécurité et des combattants pro-Assad ont également péri, selon l’ONG.
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Si la France a condamné « dans les termes les plus forts les atrocités commises contre des civils sur la base de motifs religieux et contre des prisonniers », le service diplomatique de l’Union européenne est resté flou sur ce sujet, en condamnant seulement les attaques des partisans d’Assadet en évoquant de manière générale des « violences contre les civils ».
Depuis plusieurs semaines, l’Union européenne tente de se rapprocher du nouveau pouvoir syrien. Le 24 février dernier, elle a suspendu des sanctions contre le pays, relatives aux secteurs de la banque, de l’énergie et des transports. L’UE veut ainsi aider à la reconstruction de la Syrie ravagée par la guerre et nouer des relations avec les nouveaux dirigeants du HTC. Les sanctions avaient été imposées au pouvoir de Bachar al-Assad et à des pans entiers de l’économie syrienne durant la guerre civile déclenchée en 2011.
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