Ligue 1 : tensions, sanctions et dérives… un football sous haute pression
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Sport
Jean-François Pérès
09/03/2025 à 15:49, Mis à jour le 09/03/2025 à 15:49

Seuls contre tous : il y a forcément un peu d’ironie à mettre au pluriel le mot « seul » mais les solitudes n’ont jamais été aussi nombreuses et collectives dans le foot français. Une vraie cacophonie de fanfares désaccordées, chacune dans son coin, pour un résultat à mettre un casque de ball-trap sur les oreilles et un masque de sommeil devant les yeux. Après le coup de sang de Pablo Longoria à Auxerre fin février et la suspension de quinze matchs du président de l’OM, on pensait le sujet des dérapages verbaux clos pour un bon bout de temps, et cette chronique libre de gambader vers d’autres horizons. C’était gravement sous-estimer l’inventivité débridée des principaux ambassadeurs de notre chère Ligue 1.
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Dimanche dernier, furieux à la perspective que l’arbitre puisse siffler un pénalty contre son équipe (savourez l’absurdité de la situation, car le pénalty en question n’a pas été accordé), ce qui lui a valu un carton rouge, l’entraîneur lyonnais Paulo Fonseca est allé coller son front contre celui de Benoît Millot tout en éructant dans la langue de Fernando Pessoa des mots intranquilles. Il a fallu que ses joueurs puis les stadiers s’y reprennent à trois fois pour l’éloigner d’un référé remarquable de maîtrise de bout en bout. Pour cette séquence jamais vue et profondément choquante venant de la part d’un supposé éducateur, même s’il a présenté ses excuses sincères dans la foulée, Fonseca a été suspendu neuf mois. Et c’est alors qu’on espérait que tout le monde repartirait à la tâche en baissant la tête, le rouge au front si l’on peut dire, enfin convaincu du besoin de discrétion et d’exemplarité, que les fanfares ont repris de plus belle.
Des relations qui deviennent détestables envers les instances
Jugeant la sanction trop sévère (Fonseca ne peut même plus entrer dans son vestiaire les jours de match), l’OL a dit étudier des recours. Le « community manager » a souhaité bon anniversaire au Portugais le jour de son passage devant la commission de discipline, photo souriante à l’appui, effet déplacé garanti. Jeudi, à Bucarest, ses hommes se sont précipités sur lui en signe de solidarité après l’ouverture du score, le faisant fondre en larmes. Tout cela s’explique, bien sûr, mais ne se comprend pas. En toile de fond, des relations qui deviennent détestables envers des instances jugées toujours plus favorables aux adversaires. « Seuls contre tous », donc. On appelle ça le clubisme, qui rime avec populisme, et c’est l’un des maux les plus insidieux et empoisonnés qui minent le foot professionnel. À ce propos, on aurait aimé que Luis Campos s’abstienne de hurler sur l’arbitre mercredi dans les couloirs du Parc des Princes, à la mi-temps de PSG-Liverpool. Mais peut-être rêve-t-on trop grand.

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