
Des tablettes numériques Samsung flambant neuves dans les prisons françaises ? C’est ce que révèle Le Figaro, ce jeudi 6 mars. Environ 16 000 cellules en sont en effet désormais équipées, bénéficiant à près de 23 000 détenus, dont certains se targuent de pouvoir jouer en ligne ou regarder des films. La direction de l’administration pénitentiaire assure à nos confrères que ces tablettes numériques ont permis de « soulager les personnels pénitentiaires de tâches récurrentes et d’améliorer les conditions de vie en détention. » Montant de l’opération, selon la Chancellerie : autour de 125 millions d’euros…
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« La plus grosse erreur que la prison a pu faire », se moque un détenu caché derrière le pseudo « rotation_59 » sur TikTok, où il se vante d’avoir réussi à connecter son nouveau jouet à Internet. « Les tablettes sont reliées à un réseau sécurisé et sont encastrées dans des sarcophages inviolables », assure pourtant la Chancellerie, qui défend coûte que coûte le programme « Numérique en détention », décidé sous Nicole Belloubet en 2019 et expérimenté dans les prisons de Dijon et de Melun depuis 2022 – avant une généralisation à l’ensemble des prisons depuis juin 2023.
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Si l’administration pénitentiaire affirme à nos confrères n’avoir eu « aucun retour concernant des signalements pour des détériorations ou des détournements », le détenu« rotation_59 », de son côté, vend un tutoriel vidéo complet (au prix de 50 euros) expliquant comment débloquer les verrous qui limitent l’usage de la tablette. Un autre détenu, cité par Le Figaro, confie communiquer très régulièrement avec l’extérieur à l’aide de moyens de communication clandestins. Selon lui, de nombreux prisonniers sont parvenus à « décoller » des murs de leur cellule ces tablettes Samsung et à les hacker : « En fait, il suffisait de les réinitialiser, en appuyant en même temps sur le bouton power et le bouton volume. »
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Un haut responsable de la sécurité des établissements pénitentiaires, contacté par le quotidien, avance que ses services avaient mis en garde en amont sur le déploiement des tablettes. « Ces équipements n’apportent rien de neuf, car on pouvait fonctionner sans, pour les cantines, le parloir ou le courrier », explique-t-il, tout en relativisant la question sécuritaire. « Il n’y a pas de wifi dans les cellules, donc si les détenus arrivent à connecter leur tablette à Internet, c’est qu’ils ont déjà une carte SIM en leur possession… et dans ce cas-là, le problème de sécurité est donc antérieur à l’arrivée de la tablette ». Selon lui, « 20 % environ » de détenus possèdent un téléphone ou une carte SIM.
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