
Le Premier ministre François Bayrou était l’invité exceptionnel de Sonia Mabrouk et Laurence Ferrari ce vendredi 7 mars. L’occasion pour lui d’aborder des sujets majeurs, alors que l’élection de Donald Trump a bouleversé l’équilibre mondial et que la France traverse l’une des crises les plus graves avec l’Algérie depuis 1962.
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Interrogé sur la guerre en Ukraine, François Bayrou a fermement condamné l’invasion russe, qu’il a décrite comme « l’épicentre d’un tremblement de terre ». « Désormais, c’est la loi du plus fort. Si vous avez les moyens, si vous avez l’armée, si vous avez l’aviation, si vous avez toutes les menaces que la guerre moderne a réunies, alors vous pouvez conquérir le voisin », a-t-il déploré.
Le chef du gouvernement a mis en garde contre « la présentation qui chercherait à faire croire que Vladimir Poutine serait un gentil garçon qui voudrait la paix ».
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« Renversement des alliances »
Quant au président américain, François Bayrou a regretté « le renversement des alliances » opéré par ce dernier, qu’il accuse d’avoir abandonné l’Ukraine. « Si l’on ne voit pas que ceci est un déstabilisateur de toute la vie de la planète, on ne voit rien », a-t-il affirmé.
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Au-delà de son éloignement du front ukrainien, le Premier ministre reproche également à Donald Trump d’avoir « déclaré une guerre commerciale » à l’Europe en augmentant les droits de douane. Une décision qui pourrait avoir « des conséquences dangereuses pour la France », a-t-il prévenu au micro de Sonia Mabrouk.
« On ne peut pas partager la dissuasion nucléaire »
La France ne « peut pas partager la dissuasion nucléaire » et « le patron, ça reste le président de la République », a fermement réitéré le Premier ministre. « Mais ça ne veut pas dire que les intérêts vitaux du pays ne sont ceux que de l’Hexagone. Une attaque contre l’Allemagne ou la Belgique ne fait-elle pas partie des intérêts vitaux de la France ? », a-t-il nuancé.
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La réponse est claire et alignée avec les déclarations d’Emmanuel Macron. Mercredi soir, lors de son allocution, le chef de l’État avait en effet rappelé que la décision de recourir à l’arme nucléaire « a toujours été et restera entre les mains du président de la République », tout en exprimant son souhait d’« ouvrir le débat stratégique » concernant la protection de l’Europe par l’arme nucléaire française.
Comment financer l’« économie de guerre » évoquée mercredi par Emmanuel Macron ? Un « emprunt national est une possibilité », a laissé entendre François Bayrou, précisant que rien n’est décidé pour le moment.
Des accords « super privilégiés » avec l’Algérie
François Bayrou a donné un délai de 4 à 6 semaines à Alger pour améliorer la délivrance des laissez-passer consulaires, menaçant de suspendre les accords de 1968 en cas de non-amélioration. « Je ne laisserai pas faire. La situation du pays est trop grave pour que l’on se laisse aller à des situations nuisibles », a-t-il promis.
Si la situation ne se règle pas, le Premier ministre pourrait donc durcir sa position, malgré la réticence d’Emmanuel Macron. « Nous avons des accords “super privilégiés” avec l’Algérie. Il y a un respect mutuel, mais il commence par le respect des accords », a-t-il poursuivi. Sans se lancer dans un bras de fer, le Premier ministre estime qu’il est nécessaire de « chercher à préciser la portée des accords (de 1968) et ce qu’[ils] signifient ».
Les finances publiques « dans un état de délabrement »
Alors que le pays fait partie, en matière d’endettement et de déficit, des plus mauvais élèves de l’Union européenne, le Premier ministre a averti qu’« on ne peut pas laisser les finances publiques dans l’état de délabrement, dans l’état de déséquilibre dans lequel elles sont ».
Le défi qu’entend relever François Bayrou ? « Traiter en même temps » l’augmentation des dépenses militaires et la réforme de l’État, tout en « ne laissant pas de côté » des domaines comme l’éducation. « L’école est une difficulté qui traîne depuis trop longtemps », a-t-il insisté. Jeudi, déjà, il avait déjà dit vouloir donner la « priorité » à la défense « sans rien abandonner » du « modèle social ».
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