
Inversion accusatoire ? Alors qu’Emmanuel Macron a pointé du doigt le danger que la Russie fait peser sur la France, Moscou accuse le président de la République de chercher la guerre. « Bien sûr, c’est une menace contre la Russie, s’il nous voit comme une menace », a déclaré jeudi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors d’une conférence de presse citée par l’AFP. La veille, le locataire de l’Élysée avait affirmé, au cours d’une allocution télévisée sur la guerre en Ukraine et la sécurité en Europe, que la Russie était devenue « une menace pour la France et l’Europe ». « (Macron) dit qu’il est nécessaire d’utiliser l’arme nucléaire, de se préparer à utiliser l’arme nucléaire contre la Russie, bien sûr, c’est une menace », a martelé le ministre russe des Affaires étrangères, en référence peut-être à l’extension du parapluie nucléaire français à l’ensemble de l’Union européenne, au sujet de laquelle Emmanuel Macron souhaite lancer une discussion.
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Sergueï Lavrov, selon l’AFP, a même comparé le dirigeant français à Hitler et Napoléon, qui ont tous deux voulu « conquérir » et « vaincre » la Russie. « Apparemment, il veut la même chose », a-t-il déclaré. Le chef de la diplomatie russe a en outre dit ne voir « aucun compromis possible » avec Moscou sur le déploiement de troupes européennes de maintien de la paix en Ukraine afin de garantir un éventuel cessez-le-feu. Ce projet est porté par Paris et Londres, mais rejeté par Rome. « Cette discussion est menée avec un objectif ouvertement hostile » envers la Russie, a estimé Sergueï Lavrov à ce sujet.
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Refus russe du déploiement de troupes européennes en Ukraine pour garantir un cessez-le-feu
Enfin, le membre du gouvernement russe a jugé « absurdes » et « délirantes » les accusations selon lesquelles la Russie aurait l’intention d’attaquer l’Union européenne, un scénario notamment envisagé par le renseignement danois.
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Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a de même considéré que le discours d’Emmanuel Macron était « vraiment extrêmement conflictuel ». De plus, il a accusé le président français de vouloir « que la guerre continue » en Ukraine, au moment où Moscou et Washington font part de leur intention d’avancer en vue de pourparlers de paix.
Mercredi soir, Emmanuel Macron a prévenu solennellement les Français qu’il faudra « des réformes, du choix, du courage », dans la « nouvelle ère » qui se dessine avec le rapprochement entre les États-Unis et la Russie. Le président de la République a rappelé que Paris avait « dès le premier jour décidé de soutenir l’Ukraine », face à l’invasion militaire lancée par la Russie fin février 2022. Le locataire de l’Élysée a insisté sur la gravité de la menace russe : « La Russie du président Poutine viole nos frontières pour assassiner des opposants, manipule les élections en Roumanie, en Moldavie, elle organise des attaques numériques contre nos hôpitaux pour en bloquer le fonctionnement. »
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Dans ce contexte, le chef de l’État a notamment promis des investissements supplémentaires en matière de défense française, sans augmenter les impôts. Il s’est par ailleurs réjoui de voir l’Union européenne franchir « des pas décisifs » pour investir des centaines de milliards d’euros dans la défense européenne, en prenant des décisions que « la France proposait depuis plusieurs années ». La Commission européenne souhaite notamment permettre aux États membres de l’UE de ne plus être contraints, dans ce domaine, par les règles budgétaires qui les obligent à limiter leur déficit public à 3 % de leur PIB.
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