
L’antisémitisme n’épargne pas l’école, en particulier depuis les massacres du 7-Octobre en Israël. C’est ce que révèle une étude Ifop réalisée pour le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) auprès d’un échantillon de deux mille collégiens et lycéens. Près de 16 % des ados interrogés refusent de nouer une relation amicale ou sentimentale avec un juif. Et si celui-ci affiche son soutien à l’État hébreu, cette proportion passe à 37 %.
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Parmi les sondés, 51 % des élèves ont déjà entendu dire du mal des juifs de la part de camarades de leur établissement. Pire, il arrive que des adultes soient les auteurs de ces propos, notamment du personnel scolaire : surveillant (16 %) ou enseignant (13 %). Pour un quart des jeunes, certaines insultes ou clichés antisémites sont « acceptables ». Une réalité brutale que le président du Crif, Yonathan Arfi, résume ainsi auprès du Point : « Face à l’antisémitisme, l’école n’est plus un sanctuaire. »
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Loin de là, en effet, puisque parmi les élèves ayant des camarades juifs, la moitié d’entre eux ont déjà été exposés à des propos ou actes antisémites dans leur établissement. Cette enquête révèle qu’au-delà des blagues sur les juifs (40 %), les élèves rapportent avoir été témoins de moqueries (23 %), de cyberharcèlement antisémite (20 %) et même d’agressions physiques (14 %). Face à la peur d’être ciblés, des collégiens et lycéens juifs se cachent, voire fuient leur établissement : 21 % des sondés disent ainsi avoir « vu des élèves dissimuler leur origine ou leur religion juive dans l’établissement ».
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L’étude note une « banalisation des propos et des violences antisémites, justifiée par l’opposition à Israël » : 8 % des élèves jugent acceptable de critiquer un élève juif en raison de la politique israélienne et 5 % trouvent acceptable d’être physiquement agressif envers un élève juif soutenant Israël.
François Kraus, directeur du pôle politique actualités de l’Ifop, observe une nouvelle triangulation de l’antisémitisme, nourrie par l’extrême gauche, la radicalisation d’une partie des jeunes musulmans et l’extrême droite traditionnelle. Un « antisémitisme nouvelle génération » qui, sous couvert d’antiracisme ou d’anticolonialisme, perpétue les mêmes logiques d’exclusion et de stigmatisation.
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Les résultats de cette enquête seront présentés ce jeudi soir au Sénat, en présence de la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne. Pour rappel, au cours de l’année scolaire 2023-2024, 3 630 actes racistes et antisémites ont été recensés dans les établissements scolaires du premier et du second degré.
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