
Hagrah : l’agression, l’humiliation. Tel est le nom du collectif politique qui pourrait voir le jour au sein même de l’Assemblée nationale. Un courriel a été récemment envoyé à divers collaborateurs parlementaires, invitant les membres des organisations syndicales du Palais-Bourbon à rejoindre le projet « Hagrah ». Derrière ce mot arabe, se cache un collectif en gestation, qui vise à « lutter contre le racisme, l’islamophobie et l’antisémitisme au sein du milieu politique », explique le mail que le JDD a pu consulter. Il est ainsi demandé aux destinataires du courriel d’apposer leurs signatures en bas d’une tribune, qui devrait bientôt être publiée dans un grand quotidien français.
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Ce projet d’un nouveau lobby antiraciste est porté par trois collaborateurs parlementaires. L’auteur du courriel se nomme Amine Snoussi. Collaborateur de la députée insoumise Ersilia Soudais, le jeune homme de 26 ans a travaillé par le passé avec le média qatari Al Jazeera, réputé proche des Frères musulmans. À ses côtés, l’on retrouve Sébastien Scarpinato, ancien porte-parole de l’Unef et aujourd’hui assistant de la députée Les Écologistes Sabrina Sebaihi, et Noha Tefrit, collaboratrice du député socialiste de l’Eure, Philippe Brun.
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Dans la tribune cosignée par les trois collaborateurs parlementaires, l’on retrouve toute une liste d’accusations visant les « élites » et les institutions françaises. Pour les auteurs de ce texte, le milieu politique est traversé à droite comme à gauche par un discours « raciste », « islamophobe », et « antisémite ». Le racisme revêtirait même un caractère« institutionnel ». En conséquence, il faudrait « déconstruire les logiques paternalistes qui cantonnent les figures politiques issues de l’immigration et souvent de milieux modestes à des sujets spécifiques ». Selon les membres du collectif Hagrah, les personnes « racisé.e.s », seraient victimes de fortes et nombreuses discriminations, à l’Assemblée nationale, mais aussi au sein des partis.
Le collectif Hagrah souhaite donc mettre en place un réseau de porte-paroles, ainsi que des ateliers d’autodéfense politique, afin de se défendre face aux « attaques discriminantes. » Si le projet du collectif Hagrah n’est pas lié à un parti politique en particulier, assure les auteurs du mail, il revendique cependant de rassembler des « militants de l’ensemble de la gauche ».
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L’objectif final du collectif Hagrah est simple : « Influer sur les comportements des responsables politiques ». Pour cela, Amine Snoussi, Sébastien Scarpinato et Noha Tefrit espèrent bien recevoir le soutien et l’aide de personnalités issues du milieu du journalisme, ou encore du monde de la culture. Simple lobby supplémentaire, ou véritable offensive politique, le collectif Hagrah demeure pour l’instant à l’état de projet. Mais pourrait bien, s’il voit le jour, peser sur les débats politiques à venir.
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