
Il aura attendu sa 82e année pour céder aux sirènes des séries télé. Qui aurait cru que le Jake LaMotta de Raging Bull, l’Al Capone des Incorruptibles ou le jeune Vito Corleone du Parrain finirait un jour noyé dans l’algorithme de Netflix ? Relégué au milieu des classements et des suggestions familiales de la plateforme, entre Squid Game, Petit Ours Brun ou le dernier polar scandinave à « binger » intégralement.
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Depuis une dizaine d’années, le solide clivage (d’opinion) qui existait entre le 7e art et le petit écran s’est lézardé, au point de céder presque entièrement. Grâce à des superproductions artistiquement très ambitieuses et une offre d’une profusion inouïe sur des chaînes dédiées qui se multiplient (Disney+, myCanal, Apple TV+, Max), le genre sériel est plus que réhabilité. Au point d’être devenu un ogre qui séduit le consommateur autant qu’il attire les plus grandes stars dans ses castings. Des têtes d’affiche légendaires qui cherchent à réinventer leur carrière ou à leur donner un second souffle.
Pour le pire comme pour le meilleur. On préfère oublier Dustin Hoffman dans l’indigeste Luck (HBO) en 2011, mais on ne se lasse pas de Gary Oldman, l’inoubliable interprète du Dracula de Francis Ford Coppola (1992), aussi méconnaissable que génial dans Slow Horses (Apple TV+) depuis quatre saisons. Désormais, il suffit de « taper » dans un arbre pour qu’il y ait dix énormes stars qui tombent : Sylvester Stallone détonne en capo de la mafia sorti de prison dans Tulsa King (Paramount+), tandis que, malgré des critiques mitigées, Kevin Costner a enchaîné cinq saisons de son western moderne, Yellowstone (myCanal). Quant à Harrison Ford, il renvoie magistralement la balle à son cadet en incarnant le héros de son préquel, 1923, dont la deuxième saison vient d’être mise en ligne sur Paramount+.
Comme nos vieux Rambo, Robin des Bois et Indiana Jones, Nicole Kidman a également sauté le pas avec brio. Entre deux rôles au cinéma, elle a notamment brillé dans l’excellent Big Little Lies (OCS, puis TF1) en 2017, puis tout récemment dans Un couple parfait (Netflix). La catégorie stars XXL devenues « héroïnes » du petit écran ne cesse d’ailleurs de s’étoffer : déjà exceptionnelle en policière meurtrie dans Mare of Easttown (Canal+) en 2021, Kate Winslet a convaincu en chancelière autoritaire d’un pays fictif dans Le Régime (Max). Tout comme Cate Blanchett en journaliste dans Disclaimer (Apple TV+) ou encore Jodie Foster en flic « polaire » dans la dernière saison de True Detective (Max).
En 2025, on piaffe de voir Richard Gere aux côtés de Michael Fassbender dans The Agency (Canal+), le remake américain de notre Bureau des Légendes, autant que Catherine Zeta-Jones dans la deuxième saison (très attendue) de Mercredi (Netflix). Et nos poids lourds français ? Si Gérard Depardieu n’avait pas pu éviter la sortie de route avec le médiocre Marseille (Netflix) en 2016, Vincent Lindon était remarquable dans l’énorme succès D’argent et de sang (Canal+), diffusé en 2024. Cette année, Isabelle Adjani débarquera à son tour sur Netflix avec Qui sème le vent, tandis que Diane Kruger s’essaiera sur Max avec Merteuil, et Benoît Magimel sur Apple TV+ avec À l’ombre des forêts. Autant de vedettes désormais toutes à portée de télécommande…
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