
La France ne touchera pas aux avoirs russes gelés pour financer des dépenses militaires européennes. Une telle mesure serait « contraire aux accords internationaux auxquels la France et l’Europe ont souscrit », a estimé Éric Lombard, ce mardi 4 mars, sur Franceinfo. Dans la foulée, le ministre de l’Économie a reçu un étonnant soutien… de la part des Insoumis.
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« Si nous sommes favorables à leur gel, nous nous opposons fermement à leur confiscation », a défendu un peu plus tard le député La France insoumise (LFI) Bastien Lachaud en conférence de presse au Palais-Bourbon. « Ceux qui soutiennent cette mesure font preuve d’irresponsabilité et vont à l’encontre du droit international, a avancé l’élu de Seine-Saint-Denis. Une telle décision aurait des conséquences désastreuses pour la France : plus aucun investisseur ne prendrait le risque d’y placer son argent si ses avoirs pouvaient être saisis en cas de crise internationale. De plus, il y a un problème de réciprocité : la Russie ne manquerait pas d’appliquer les mêmes mesures contre nous. »
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Une position parfaitement alignée avec celle défendue lundi par le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, qui a expliqué que « la confiscation pure et simple de ces actifs », aujourd’hui simplement gelés, « représenterait pour la zone euro, pour la Banque centrale européenne, un risque financier trop important qui fragiliserait les États membres ». Si les Insoumis semblent – pour une fois – en accord avec le gouvernement, ils semblent du reste bien seuls, y compris à gauche.
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« Une plus grande bienveillance à l’égard des riches oligarques russes que des grands entrepreneurs français ? »
Lundi, lors du débat à l’Assemblée nationale sur l’Ukraine, Boris Vallaud, le chef des députés PS, a demandé la saisie de ces « 200 milliards » gelés dans les banques européennes, tout comme l’ancien Premier ministre, Gabriel Attal. Les écologistes étaient également favorables à une confiscation. « On pourrait rire de ce respect soudain pour les milliards d’une dictature », a ironisé auprès du Parisien le sénateur écologiste de Paris, Yannick Jadot. Mais reprendre les arguments d’un pays coupable de crimes de guerre – et des oligarques russes dont les biens ont été saisis — démontre combien l’arrivée de Trump libère les discours de mensonges sur l’invasion de l’Ukraine et réactive les dérives RN et LFI pro-Poutine ».
« N’y aurait-il pas chez certains une plus grande bienveillance à l’égard des riches oligarques russes que des grands entrepreneurs français ? », a fustigé de son côté David Lisnard sur X. « À moins que cela ne traduise un renversement de doctrine, dont je me réjouirais, qui verrait LFI respecter la propriété privée et s’opposer par principe à la confiscation du patrimoine », s’est moqué le maire de Cannes et président du parti Nouvelle Énergie.
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Depuis février 2022, l’Union européenne a gelé 210 milliards d’euros appartenant essentiellement à l’État russe. Les pays de l’Union européenne ne peuvent pas utiliser ces actifs, mais en perçoivent les intérêts. Une somme de 2,5 à 3 milliards d’euros par an, destinée au soutien de l’Ukraine.
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