A l’Ecole d’ingénieur centrale de Marseille, des vidéos contenant des croix gammées, des propos xénophobes, homophobes et antisémites ont été diffusées en novembre dernier dans le cadre des élections des bureaux étudiants (BDE). Face au tollé, la direction a ouvert une enquête qui peine à avancer depuis trois mois.
Selon Libération, les vidéos incriminées, conçues sous couvert d’humour, ont profondément choqué plusieurs étudiants. L’une d’elles montre quatre élèves en plein « brainstorming » sur le choix d’un pays à représenter pour leur liste. Lorsque l’un propose l’Allemagne, une croix gammée apparaît sur fond de musique martiale allemande. Même scène lorsque « Israël » est suggéré, avant que les étudiants ne se mettent finalement d’accord sur le Brésil.
D’autres contenus à caractère discriminatoire auraient également circulé, notamment des amalgames homophobes sur les Brésiliens. « Très mal à l’aise » face à ces vidéos jugées « racistes » et « offensantes », un étudiant a témoigné sous couvert d’anonymat. Les comportements dénoncés ne se limiteraient pas à ces vidéos. Dans le bar associatif de l’école, des propos racistes, sexistes et antisémites auraient été entendus. Parmi eux : « Sale voleur, normalement c’est les Arabes » ou encore : « L’eau ? Moi, en tant que nazi, j’ai toujours préféré le gaz ».
La direction de l’école centrale de Marseille a réagi en condamnant ces actes dans un mail adressé aux étudiants et au personnel en décembre, évoquant sa « surprise et préoccupation ». Toutefois, elle insiste sur le fait que les associations étudiantes sont des « entités autonomes » et que la diffusion des vidéos n’a pas eu lieu sur le site de l’école. La directrice, Carole Deumié, assure que l’instruction est en cours, sans donner de délai.