Vingt-six tirs dont onze cadrés, vingt-et-une occasions, quatre buts et des séquences de toute beauté : le public du Parc des Princes pouvait longuement ovationner ses joueurs après cette démonstration éblouissante, de celles qui marquent une saison et le moral des adversaires. Le PSG n’a fait qu’une bouchée des Dogues et ne pouvait mieux préparer la réception de Liverpool, mercredi en huitième de finale de la Ligue des champions. Quant aux Lillois, trois jours risquent de ne pas suffire pour digérer pareil affront avant de défier le Borussia Dortmund en Allemagne.
« L’idée, ce n’est pas d’aller à Paris pour mettre le bus devant le but et se contenter de défendre », assurait Bruno Genesio avant la 50e visite du Losc en Ligue 1 dans l’enceinte de la Porte d’Auteuil, avant d’aligner une composition prudente. Côté parisien, c’était « en avant toute » avec les trois flèches françaises Barcola, Dembélé et Doué et, événement, la présence d’entrée du buteur portugais Gonçalo Ramos.
Statistique incroyable, le PSG a marqué cinq des six buts les plus rapides de son histoire contre le Losc – dès la première minute. Allait-on assister à un nouveau record ? Non, mais c’est quand même allé très vite. Dès la 6e minute, Bradley Barcola arrive à point nommé pour reprendre une frappe enroulée de Dembélé repoussée par Lucas Chevalier (1-0). Le plan de Bruno Genesio – presser relativement haut et partir immédiatement en contre-attaque à la récupération – fait déjà plouf dans la Seine. Déchaînés, les Parisiens font feu de tout bois, pas un luxe en cette soirée venteuse et frisquette de fin d’hiver, et les situations dangereuses se multiplient. Il y a comme une magie dans ce que distille le PSG en 2025, une aisance technique qui rend chèvre les défenseurs adverses, une fluidité dans le jeu, un appétit collectif vorace qui transforme chaque joueur en chien de meute à la perte du ballon. Un rouleau compresseur aussi joyeux que plaisant à regarder.
« Paris est magique », un slogan qui devient réalité
Sans les parades de Chevalier, qui n’est pas dans les petits papiers de l’état-major qatari pour rien, le score aurait été de 6-0 après 30 minutes. On se contentera de 3-0 avec une tête (à rebonds) de Marquinhos, premier Parisien à marquer lors de dix saisons différentes (2-0, 22e) puis un petit filet de Dembélé (18e but en 2025) au bout d’une action collective digne du Brésil 1982 (3-0, 28e) face à des Dogues transformés en chihuahuas. Une excellente inspiration pour Antoine Dupont et Damian Penaud, présents au Parc avant le choc des VI Nations en Irlande. D’autant qu’à quelques minutes de la pause, Désiré Doué envoie un parpaing insensé dans la lucarne, plongeant définitivement les Lillois en plein cauchemar (4-0, 37e). On parle quand même d’une équipe qui a battu à la régulière le Real et l’Atlético Madrid…
Alors que les tribunes dissertent sur ces artistes qui en plantent désormais (au moins) quatre à chaque adversaire en goguette (City, Monaco, Brest et donc Lille), la seconde période démarre sur un rythme fatalement moins échevelé : il y a quand même Ligue des champions dans trois jours. Mains dans le dos, dépité, Genesio fait tourner. Luis Enrique lance quatre remplaçants en même temps, dont le revenant Zaïre-Emery (62e). Dans une comptine revisitée, le virage Auteuil place les Marseillais et leurs génitrices dans un schéma embarrassant (une obsession mutuelle), et le speaker intervient pour faire cesser. Le spectacle devient intermittent, Lille n’a toujours pas cadré une frappe, même si Mbappé (Ethan, le petit frère lillois) s’y essaie avec talent sous les yeux du paternel. On voit Donnarumma toucher le ballon à la 75e minute avant d’aller le chercher au fond de ses filets sur un négatif du premier but de la soirée, avec cette fois Mbappé en tireur et David en finisseur (4-1, 80e). Anecdotique.
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Avec cette dixième victoire d’affilée, la marche triomphale des hommes de Luis Enrique en L1 se poursuit. Ce dimanche 2 mars, avant OM-Nantes, ils comptent 16 points d’avance alors qu’on entame à peine le dernier tiers de la saison. Tout simplement monstrueux. Vivement Liverpool ; pour Dortmund, on sera un peu plus circonspect.
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