
C’est l’une des grandes annonces du comité interministériel de contrôle de l’immigration (Cici) : François Bayrou a annoncé la généralisation de la Border force, ou « force frontière », à l’ensemble du territoire national. Derrière ce titre aux accents militaires, se cache un dispositif amélioré de coopération entre la police, les douanes et la gendarmerie, mais aussi des militaires de l’opération Sentinelle. Une forme de mutualisation des différentes compétences nécessaires à la lutte contre l’immigration irrégulière et clandestine (LIIC). La Force frontière peut, par exemple, mobiliser des réservistes de la Police nationale ou de l’armée pour faire face à des flux migratoires anormalement élevés aux frontières.
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Créé sous le gouvernement Borne, le dispositif est considéré comme « particulièrement efficace » par les autorités, grâce, notamment, à une organisation basée sur la rapidité et la mobilité. Et c’est donc parce que la Force frontière a été conçue, à l’origine, pour renforcer la surveillance de la frontière franco-italienne, que François Bayrou veut la généraliser. « Mais avec quels effectifs ? », réagit auprès du JDD Cédric Castes, délégué national du syndicat Unité pour la police aux frontières (PAF). « Ce n’est pas d’une réorganisation dont nous avons besoin, mais d’un renforcement massif des effectifs et des moyens », s’indigne le fonctionnaire. La police aux frontières, en première ligne face à l’immigration clandestine, souffre en effet des carences d’effectifs massives. Au point de dépendre très largement des unités mobiles, CRS et gendarmes, pour mener à bien ses opérations de lutte contre l’immigration. « On nous avait promis de nouvelles recrues après les JO mais rien n’est arrivé », poursuit Cédric Castes.
La surveillance des frontières fait face à des obstacles
Mais cette revendication n’est pas isolée. Le gouvernement a par exemple annoncé vouloir ouvrir 3 000 places en centres de rétention administrative (CRA), en raison de la pression migratoire irrégulière. Là encore, des agents s’inquiètent de constater qu’aucun poste n’a encore été ouvert pour les 2 000 policiers nécessaires à l’administration de ces centres…
Mais tout n’est pas une question de moyens seuls : beaucoup, au sein de la police et de la gendarmerie, déplorent également certains obstacles administratifs ou juridiques dans la mission de surveillance des frontières, notamment en ce qui concerne l’usage du drone et des caméras nocturnes. La Border force parviendra-t-elle à surmonter ces obstacles ?
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