
Depuis le premier jour de l’hospitalisation du pape, il y a quinze jours, l’archevêque de Paris appelle les fidèles à prier pour « que le Seigneur donne au Saint-Père la force nécessaire pour affronter cette période difficile ». Chaque jour, à 15 heures, ils se retrouvent donc pour prier à cette intention à Notre-Dame de Paris. Une prière qui traverse le monde, jusqu’à Rome. « Santa Maria, Madre de Dio… » Les grains du chapelet glissent lentement entre les doigts de Victoria. Agenouillée sur les pavés de la place Saint-Pierre, la Romaine de 76 ans participe à la veillée de prière organisée ce vendredi soir. « Cela fait quatre jours que je viens ici à 21 heures. C’est très important de prier, j’espère qu’il va guérir, je l’aime beaucoup… », confie-t-elle.
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Dès 20 heures, la foule commence déjà à se masser. Maria fait partie des premiers arrivés. Alors que le soleil disparaît derrière la coupole de la basilique, la jeune mère de famille distribue à ses trois enfants des cierges décorés d’une image de la Vierge Marie. « Je veux montrer au pape qu’il n’est pas seul. Qu’il y a des gens qui pensent à lui et qui viennent le confier au Seigneur. » Sous les regards impassibles des statues monumentales, plusieurs milliers de croyants sont désormais rassemblés. Debout, assis sur des chaises, à genoux, les fidèles prient avec ferveur. Dans la foule, les cols romains sont légion. Plusieurs évêques et cardinaux sont également présents, reconnaissables à leur calotte rouge.
« Si le pape François meurt, il faut s’attendre à de grands bouleversements dans l’Église »
Robert et Josianne font partie du diocèse de Clermont. Venus à Rome à l’occasion du Jubilé, ils passent ce soir leurs derniers instants dans la Ville éternelle. « Si le pape meurt, ça sera un grand choc pour moi », annonce la Clermontoise, coupée par son mari : « Moi, je préférais Jean-Paul II, François n’aime pas la France. » Mais dans la foule, l’émotion est palpable. Des gestes furtifs essuient les larmes. Sur le côté, un groupe de jeunes Italiens observe la scène avec curiosité : « Nous ne sommes pas croyants, mais ça fait quelque chose de voir le pape aussi malade, lance Maria. En Italie, le pape, c’est quelqu’un d’important. On espère venir à Rome pour l’élection du prochain ! » Il est près de 22 heures, la veillée se termine et la place se vide peu à peu, sous les caméras. Assis sur le rebord d’une fontaine, un prêtre s’attarde, songeur. « Je suis triste… Si le pape François meurt, il faut s’attendre à de grands bouleversements dans l’Église. »
À quelques kilomètres de la place, le 266e successeur de Pierre est toujours à l’hôpital Gemelli. « La nuit s’est passée paisiblement, le pape se repose », annonçait la Salle de presse du Saint-Siège samedi matin. « La situation reste complexe et le pronostic réservé », poursuivait-elle, au lendemain d’une nouvelle crise respiratoire.
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