«Nous allons fermer 100 % des établissements qui servent de faux nez à l’exploitation sexuelle en France. » La déclaration d’Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, au Parisien ce samedi, marque le lancement d’une nouvelle étape dans la lutte contre la prostitution dissimulée. Une circulaire interministérielle, signée avec Gérald Darmanin et Bruno Retailleau, sera diffusée dans les prochains jours pour coordonner les contrôles et durcir les sanctions.
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Le phénomène n’est pas nouveau, mais il prend une ampleur inquiétante. L’association Zéro Macho recense ainsi 426 établissements à Paris où des prestations sexuelles seraient proposées sous couvert de massages. Une économie souterraine qui s’appuie sur la précarité et la clandestinité des femmes qui y travaillent, bien souvent sous l’emprise de réseaux criminels. « Tout le monde sait qu’on parle en réalité de traite d’êtres humains », affirme la ministre, dénonçant des pratiques qui exploitent des jeunes filles sous couvert de prestations bien-être.
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Pour assécher ce marché, l’exécutif entend frapper fort en mobilisant plusieurs outils répressifs. «Nous allons actionner tous les leviers : fraude fiscale, travail dissimulé, conditions de travail indignes, emploi de personnes en situation irrégulière », détaille Aurore Bergé. Une approche qui permet d’élargir l’arsenal juridique afin de contourner la difficulté à prouver la prostitution, souvent dissimulée derrière des activités déclarées.
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Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un plan national dévoilé en mai 2024 par le gouvernement de Gabriel Attal. L’exécutif y affichait déjà sa volonté de s’attaquer aux « prétendus salons de massage abritant la prostitution », un phénomène que les forces de l’ordre peinent à endiguer en raison de la porosité entre l’activité légale et les dérives clandestines.
« Ces femmes sont avant tout des victimes »
Si le gouvernement affiche sa fermeté, il se veut également protecteur envers celles qui se retrouvent piégées dans ces réseaux. « Ces femmes sont avant tout des victimes. Nous les soutiendrons financièrement et nous les orienterons vers des associations spécialisées », promet Aurore Bergé.
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Reste à savoir si cette nouvelle offensive portera ses fruits. En 2016, la France avait déjà interdit l’achat d’actes sexuels en pénalisant les clients, une mesure qui n’a pas empêché la prostitution de se redéployer sur Internet et dans ces établissements de façade. L’opération annoncée par Aurore Bergé sera donc scrutée de près, tant par les associations féministes que par les forces de l’ordre, chargées d’appliquer ces nouvelles consignes sur le terrain.
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