
Neuf mois après l’attaque meurtrière du convoi pénitentiaire d’Incarville, qui avait permis l’évasion de Mohamed Amra, la justice resserre son étau sur son réseau de soutiens. Selon les informations, neuf individus ont été placés en détention provisoire dans le cadre de l’enquête. Ils sont répartis dans plusieurs établissements pénitentiaires à travers la France : Lille-Annœullin, Fresnes, Fleury-Mérogis, Metz, Longuenesse, Lille-Sequedin, Osny-Pontoise, Strasbourg et Nantes.
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Ces arrestations marquent une nouvelle étape dans le démantèlement de la cellule qui a permis à Mohamed Amra, dit « La Mouche », d’échapper aux forces de l’ordre après l’attaque du 14 mai 2024. Ce jour-là, un commando lourdement armé avait intercepté le convoi de transfert du détenu au péage d’Incarville (Eure), abattant deux agents pénitentiaires et en blessant trois autres. Une cavale de plusieurs mois s’était ensuivie avant son interpellation en février dernier en Roumanie.
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Fait notable : l’ensemble des individus placés en détention provisoire a été mis à l’isolement. Selon une source proche du dossier, quatre d’entre eux y ont été envoyés par décision des magistrats en charge du dossier. Les cinq autres, quant à eux, ont été placés sous ce régime sur décision admnistrative du ministre de la Justice Gérald Darmanin. Une mesure exceptionnelle qui témoigne de la sensibilité du dossier et des risques que feraient peser ces détenus sur l’ordre carcéral.
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L’isolement administratif décidé par le garde des Sceaux s’appuie sur l’article 726-1 du Code de procédure pénale, qui permet d’écarter certains prisonniers de la détention ordinaire pour des motifs de sécurité. Dans le cas présent, l’enjeu est double : prévenir d’éventuelles représailles entre complices supposés et éviter la reconstitution d’un réseau criminel derrière les barreaux. Plusieurs services de renseignement, notamment la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et le Service national du renseignement pénitentiaire (SNRP), suivent de près l’évolution de la situation.
Le placement en détention de ces neuf individus s’inscrit dans un dossier tentaculaire où se croisent grand banditisme, évasion spectaculaire et violences contre les forces de l’ordre. Si les charges exactes retenues contre eux restent confidentielles, la qualification d’« association de malfaiteurs en vue de commettre un crime » semble être au cœur de l’instruction. D’ici les prochaines semaines, des interrogatoires approfondis devraient permettre de déterminer le rôle précis de chacun dans la cavale de Mohamed Amra et dans l’organisation logistique qui lui a permis de disparaître plusieurs mois avant son arrestation en Roumanie.
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