
Une première en France. La mairie de Saint-Fons (Rhône) organise actuellement un marché maghrébin à l’occasion du mois du Ramadan. « Faites le plein de spécialités du Maghreb », annonce sans détour la municipalité sur son site internet. Sept jours sur sept, durant plus d’un mois, des marchands y proposeront leurs produits au cœur de cette petite commune d’Auvergne-Rhône-Alpes. Baptisé le « Marché du soleil », l’événement a débuté ce mardi 25 février et se terminera le 30 mars. Si le site de la mairie ne mentionne ni le Ramadan ni l’islam, les dates du marché coïncident avec celles du mois sacré des musulmans.
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« Le marché du ramadan »
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C’est le conseiller municipal Morad Lakhdari qui est à l’initiative de ce projet. Lors du dernier conseil municipal, l’élu a présenté le « Marché du soleil », suscitant de vives réactions au sein de l’opposition. « Pourquoi ne pas appeler ce marché par son vrai nom, à savoir le marché du Ramadan ? », lui a rétorqué la conseillère municipale Nadia Touris, selon Le Progrès.
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L’homme politique, qui s’est allié à La France insoumise en mars dernier, a déjà affiché par le passé sa proximité avec l’islam, parfois radical
Malgré les critiques, l’initiative a été immédiatement approuvée par le maire Christian Duchêne (Union de la gauche). Ce dernier, allié de La France insoumise depuis mars dernier, a par le passé affiché sa proximité avec certaines associations musulmanes controversées. En avril 2024, il avait notamment participé à un événement organisé par Milli Görüş, une association turque prônant un islam rigoriste, proche des Frères musulmans.
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Un marché sous les fenêtres d’une école
La mairie a installé ce « marché du Ramadan » sur la place Durel, la principale place de la ville, située juste en face de l’école publique Jules-Vallès. Une configuration qui suscite des inquiétudes parmi certains habitants, notamment en raison des nuisances sonores potentielles. Face aux critiques, le maire a prévenu : « En cas de problèmes, on ne renouvellera pas l’expérience. »
Sur les étals, on retrouve une large gamme de produits liés au Maghreb et au Ramadan : galettes, plats préparés, pâtisseries, confiseries… Contrairement à ce qui était initialement annoncé, le marché ne se limite pas aux denrées alimentaires. Des vêtements et autres produits manufacturés y sont également proposés.
Accusations d’électoralisme et de communautarisme
« On a affaire à des mairies qui font de l’électoralisme », dénonce Tiffany Joncour, députée du Rassemblement national du Rhône, auprès du JDD. « La mairie poursuit une logique de communautarisation des villes, à un an des élections, en s’adressant directement à son électorat. »
Elle va plus loin en qualifiant l’initiative de « marché communautaire » : « La municipalité met le Ramadan dans l’espace public et agit comme si c’était une tradition locale de le célébrer dans les rues de Saint-Fons. Cela pose un problème de laïcité. »
« La municipalité met le Ramadan dans l’espace public »
Tiffany Joncour pointe également du doigt l’organisation du marché : « Cela s’est fait sans aucune concertation. Les riverains n’ont été ni informés ni consultés. » L’an dernier, la mairie de Saint-Fons avait déjà tenté d’organiser cet événement, mais faute de prestataires, le projet n’avait pas abouti. Contactée par Le JDD, la mairie de Saint-Fons n’a pas répondu à nos sollicitations.
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