Les Français se pressent depuis samedi au Salon international de l’agriculture. Cette année, les visiteurs sont encore nombreux. Parmi eux, les personnalités politiques se bousculent. Dans la matinée de ce mardi 25 février, alors que le Salon s’éveille peu à peu, Fabien Roussel déambule dans les allées de ce rendez-vous qu’il ne manquerait pour rien au monde. « J’y suis tous les ans. L’agriculture française est très importante pour notre souveraineté française. Et elle est en train de mourir à petit feu », déplore au JDD le patron du Parti communiste français (PCF) aux côtés de ses collègues communistes, dont le député André Chassaigne.
La journée débute sous l’odeur du foin et du bétail, auprès des éleveurs bovins et des exploitants de la filière laitière. « Il faut donner envie aux jeunes de devenir éleveur. On perd des fermes et derrière des têtes de bétail », lance celui qui a été élu maire de Saint-Amand-les-Eaux (Nord), fin janvier. Fabien Roussel plaide d’ailleurs pour faciliter l’accès aux jeunes exploitants à des « prêts à taux zéro voire négatifs ».
« La première menace, c’est l’Ukraine »
En fin de matinée, l’élu communiste s’est rendu auprès des viticulteurs et des exploitants de spiritueux. « On est alcoolo, mais pas écolo », plaisante l’un d’eux. Avant de saluer la venue de Fabien Roussel : « On n’est pas d’accord avec tout le monde, mais l’essentiel, c’est de dialoguer. »
Un an après une édition du Salon mouvementée, marquée par la colère des agriculteurs – notamment vent debout contre le projet d’accord commercial avec les pays du Mercosur –, la gronde semble plus silencieuse après le vote de la loi d’orientation agricole par le Sénat. L’inquiétude persiste toutefois dans l’ensemble des filières. « La première menace pour l’Union européenne, c’est l’Ukraine. C’est bien pour cela que l’intégration de l’Ukraine dans l’UE pose un problème, au moins pour protéger nos agriculteurs », estime Fabien Roussel, qui souhaite « arrêter cette concurrence déloyale, y compris au sein de l’UE ».
Entrevue avec la Coordination rurale
Après avoir réalisé une nette percée aux élections des chambres d’agriculture, en remportant une quinzaine de départements, la Coordination rurale reste sur le qui-vive. Ses membres ont d’ailleurs rencontré Fabien Roussel dans l’après-midi. « Vous comprenez nos problèmes, mais d’autres non, et ce sont eux qui font la loi », lance Christian Convers, secrétaire national du syndicat, aux communistes. Si André Chassaigne évoque toutefois un « coup de pied dans la fourmilière », après la colère des agriculteurs, le syndicaliste ne semble pas convaincu : « On a l’impression que rien ne change. »
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« Je pense que la France n’a pas assez fait pour les agriculteurs », estime Fabien Roussel, citant la signature à venir de l’accord commercial avec les pays du Mercosur, auquel il est « fermement opposé ». « L’agriculture doit se transformer et répondre à de nouvelles normes, notamment face au changement climatique. Il faut donc la protéger », conclut le communiste.
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