Cinq ans après l’arrêt brutal du Centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) de Fessenheim, la France n’a toujours pas tiré les leçons de cette erreur. En 2022, à Belfort, le président de la République nous promettait un avenir nucléaire renforcé.
Mais depuis cinq ans, la politique énergétique oscille entre renoncements et illusions, enchaînant les annonces ambitieuses jamais suivies d’effet. Il n’y aura pas de relance industrielle nationale sans relance réelle du nucléaire. Le prix de l’électricité est un élément essentiel pour la compétitivité de nos entreprises nationales. Donald Trump, Vladimir Poutine, et Xi Jinping l’ont bien compris, eux. Car l’inaction nous affaiblit aussi sur le plan international. Notre dépendance énergétique nous rend plus vulnérables aux chocs géopolitiques. Nous pouvons retrouver notre rang de grande nation si nous parvenons à faire changer l’échelle de la croissance de notre production d’électricité.
Le nucléaire doit redevenir un pilier de notre souveraineté
La France ne peut pas se contenter d’être l’animateur d’un club de pays pro-nucléaire. Elle doit en être le leader. L’Europe compte sur nous car nous avons l’expérience, l’industrie et la capacité à structurer un réseau nucléaire puissant. Mais le leadership ne se décrète pas, il s’impose par la crédibilité.
Depuis des années, les autorités ont choisi de calibrer notre production électrique au plus juste, en fonction des besoins immédiats. Il faut sortir de cette logique défensive et assumer de mettre notre système électrique en surcapacité. Produire plus que nécessaire aujourd’hui, c’est garantir notre indépendance demain.
C’est anticiper la hausse de la demande liée à la décarbonation par l’électrification des usages, stabiliser les prix de l’électricité pour les ménages et les entreprises. C’est inventer un modèle conjuguant lutte contre le changement climatique, économie de matières, écologie, croissance et respect de l’homme. On ne peut pas prôner l’électrification massive des usages, prétendre mener des politiques écologiques ambitieuses sans garantir une production électrique décarbonée, abondante et souveraine.
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Le nucléaire français est un atout stratégique. Il doit redevenir un pilier de notre souveraineté et de notre puissance industrielle. Pour cela, il faut de la clarté, du courage et une vision. L’histoire récente nous l’a prouvé : l’indécision se paie cher. La question est simple : voulons-nous redevenir une puissance de premier plan ou laisser notre destin se jouer sans nous ?
Raphaël Schellenberger est député Droite républicaine (DR) de la 4e circonscription du Haut-Rhin, où est implanté le CNPE de Fessenheim et où se projette le Technocentre.
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