«Le travail qui a été fait est énorme, même si presque tout est prescrit… » C’est avec ces mots qu’un ancien élève de Notre-Dame-de-Bétharram, aujourd’hui âgé de 56 ans, justifie le dépôt de sa plainte contre François Bayrou pour non-dénonciation de crimes et délits, révèle Sud-Ouest. Cet homme, qui se présente comme une victime de violences physiques au sein de l’établissement dans les années 1980, espère que sa démarche permettra de rouvrir la porte à d’autres plaintes.
Dans une interview au quotidien, il affirme avoir été témoin d’une scène marquante durant l’année scolaire 1987-1988. Il raconte qu’un surveillant a violemment frappé un élève sous les yeux d’une centaine d’autres, dont la fille aînée de François Bayrou, alors élève de première. « Je me souviens du regard de la fille Bayrou, rempli d’effroi […]. Je ne peux pas croire qu’elle n’en ait pas parlé à ses parents », a-t-il expliqué Pour lui, l’argument du Premier ministre, qui assure ne jamais avoir été informé des violences dans l’établissement, ne tient pas.
Le plaignant, aujourd’hui installé dans les Landes, raconte avoir lui-même été victime de brutalités au sein de l’établissement. Dans sa plainte déposée à la gendarmerie de Capbreton, il évoque notamment une nuit de février 1984 où un surveillant l’aurait laissé dehors en caleçon et en doudoune pendant trois heures. Il se souvient également d’un élève retrouvé « le visage en sang sur le perron » après avoir été rattrapé par un surveillant, avant de disparaître mystérieusement de l’établissement.
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Alors que plusieurs anciens élèves dénoncent un silence institutionnel, un rapport officiel publié en 1996 affirmait que « Notre-Dame-de-Bétharram n’est pas un établissement où les élèves sont brutalisés ». Un constat que conteste fermement le plaignant : « Il y a énormément de gens impliqués qui, par lâcheté, par facilité, ont préféré se taire ou minimiser. »