
Le gouvernement polonais compte décourager l’immigration clandestine. Conformément à ses paroles, il passe maintenant aux actes. Le projet de loi qu’il a soumis au Parlement sur ce sujet a largement été voté, ce jeudi, par les députés avec 386 voix pour et 38 contre. Il doit maintenant être soumis au Sénat.
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Si le texte est définitivement adopté, la loi permettra au gouvernement de suspendre le droit et les demandes d’asile pendant 60 jours sur certaines sections de la frontière, notamment à l’est avec la Biélorussie. Des prolongations au-delà de cette période pourraient être autorisées avec l’approbation du Parlement. Toutefois, des exceptions seraient faites pour les personnes vulnérables, comme les enfants, les femmes enceintes et les personnes qui requièrent un traitement spécial.
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Une mesure largement critiquée par les organisations de défense des droits de l’Homme. Lydia Gall, chercheuse sur l’Europe et l’Asie centrale à Human Rights Watch, a par exemple déclaré à PolskiRadio que la Pologne, qui assure actuellement la présidence tournante de l’UE, « devrait montrer l’exemple et veiller à ce que les personnes fuyant la guerre et la persécution aient la possibilité de voir leur demande d’asile examinée individuellement ». Et d’assurer que ce projet de loi « va à l’encontre des obligations internationales et européennes de la Pologne ».
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De son côté, le gouvernement estime que l’autorisation de suspendre le droit d’asile est nécessaire en raison de l’instrumentalisation des migrants par la Biélorussie et la Russie. Varsovie accuse ces deux pays d’orchestrer l’arrivée d’immigrés illégaux en Pologne pour déstabiliser l’Union européenne. Le Premier ministre Donald Tusk a également réitéré son opposition au pacte migratoire de l’UE. Il affirme qu’il n’appliquera aucune disposition l’obligeant à accepter des migrants identifiés dans d’autres pays européens, comme le texte le préconise.
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