
Le 29 septembre dernier, le JDD révélait un surprenant partenariat entre l’UE et une université islamique turque pro-Hamas. Depuis 2022, l’Université islamique des sciences et technologies de Gaziantep (GIBTU) était intégrée par la Commission au programme d’échanges Erasmus+. Fin 2024, l’université avait même été placée à la tête d’un projet de recherche intégralement financé par l’UE, pour 250 000 euros. Ni les positions parfois islamistes de l’université ni le virage carrément pro-Hamas de son actuel recteur n’ont freiné la Commission. Et pourtant, ce dernier était clair : participation à des manifestations de soutien au Hamas et glorification du « martyr » Ismaïl Haniyeh, ancien chef du Hamas tué par Israël.
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Dans la foulée, des eurodéputés français, italiens, allemands et néerlandais avaient vivement interpellé la Commission, qui avait fini par annoncer la suspension du projet de recherche « jusqu’à ce que la situation soit clarifiée ». Près de cinq mois après, l’enquête serait en cours de finalisation, mais rien n’a été annoncé. De son côté, le recteur de GIBTU recevait le soutien de ses étudiants face aux « attaques » des « politiciens français anti-islamiques », ainsi que celui du président de l’agence nationale turque d’Erasmus+… justement chargée d’enquêter sur son cas « en étroite coopération » avec la Commission !
Rien d’étonnant, donc, lorsque l’université annonce fièrement, le 10 février dernier, avoir reçu une nouvelle subvention de l’UE « en tant que chef de projet » dans le cadre d’Erasmus+. Le projet, intitulé « Oneness in diversity » (unité dans la diversité), prévoit de « lutter contre l’islamophobie et la xénophobie » et « offrir aux jeunes de nouvelles perspectives sur la tolérance, l’empathie et la compréhension interculturelle ». Concrètement, 53 jeunes de dix pays ont été accueillis du 12 au 19 février dernier par cette université pour apprendre à favoriser une « société plus inclusive ».
Les publications de l’université sur le projet ont été supprimées
Notamment en écoutant les recommandations de Yannis Mahil, jeune recrue française de GIBTU et ancien représentant du Femyso, qui avait organisé la campagne « La joie est dans le hijab », financée par l’UE. L’eurodéputée Céline Imart (LR-PPE) dénonce une « faute » au regard de « l’intitulé et du destinataire du projet » et regrette qu’il n’y ait « quasiment aucun suivi de ces fonds », manque qu’elle s’engage à corriger pour « pouvoir mettre fin à cette gabegie ».
La Commission a répondu par le biais d’une de ses porte-parole : le projet aurait été attribué en 2023 et son bénéficiaire ne serait pas l’université mais une « entité juridique distincte : un groupe de jeunes utilisant le même acronyme, GIBTU ». Ce qu’a l’air d’ignorer l’université elle-même. Au contraire, elle s’attribue sans détour le mérite exclusif de ce projet et son logo se retrouve sur tous les visuels. Mieux, son recteur a même « personnellement assisté à la rencontre des étudiants » et « souligné l’importance de ces projets qui soutiennent l’interaction culturelle ».
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La rencontre est passée mais la porte-parole de la Commission promet un examen de « l’ensemble des faits, notamment les liens éventuels entre ces deux entités, afin de garantir la pleine conformité avec les principes de l’UE ». Et, surprise, dans la foulée de la réponse obtenue par la Commission, toutes les publications de l’université sur ce projet ont tout simplement disparu des réseaux.
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