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En visite au Salon de l’agriculture, Emmanuel Macron a tenu à apaiser les tensions autour de l’Office français de la biodiversité (OFB). Face aux critiques virulentes du monde agricole, le chef de l’État a appelé samedi « tout le monde à être respectueux avec les agents » de cette police de l’environnement, récemment sous le feu des attaques.
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Les agents de l’OFB, en charge du respect des normes écologiques, du contrôle des pesticides à la préservation des haies en passant par la régulation de la chasse, sont devenus une cible privilégiée des agriculteurs en colère. L’exaspération a culminé lorsque le Premier ministre François Bayrou, soucieux de calmer le jeu avec le monde agricole, avait dénoncé des pratiques d’inspection jugées « humiliantes », fustigeant la présence d’armes lors de certains contrôles. Des propos qui avaient jeté un froid parmi les agents de l’OFB, déjà en tension avec leur hiérarchie et le gouvernement.
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Pour Emmanuel Macron, il est urgent de « regarder en apaisant les choses » les modalités d’intervention de l’OFB. Le président distingue ainsi deux types de missions : les inspections administratives, qui ne nécessitent « pas forcément » d’armes, et les contrôles plus sensibles, notamment liés à la chasse, où leur port peut être requis. Cette distinction pourrait ouvrir la voie à une révision des pratiques, après la mise en place d’une circulaire en décembre imposant un « port d’arme discret » dans les exploitations agricoles. Une mesure vivement contestée par les syndicats de l’OFB, qui la jugent à la fois « dangereuse » et « inapplicable ».
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Face à cette fronde, les agents de l’OFB n’ont pas hésité à faire entendre leur voix. Une première grève nationale, suivie par plus de 62 % des effectifs fin janvier, a marqué un tournant dans le conflit. Estimant ne pas avoir obtenu gain de cause, l’intersyndicale a d’ores et déjà annoncé un durcissement du mouvement avec un nouvel appel à la grève prévu pour le 25 mars.
Dans ce climat de défiance mutuelle, le président de la République tente un exercice d’équilibriste. D’un côté, rassurer un monde agricole chauffé à blanc par la crise et méfiant à l’égard des réglementations environnementales, de l’autre, ne pas affaiblir une institution clé du contrôle de la biodiversité en France.
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