
Cinq otages israéliens ont été relâchés samedi par le Hamas, dans le cadre du septième échange organisé depuis la trêve en vigueur à Gaza. Un geste diplomatique qui, loin d’apaiser les tensions, ravive la douleur des familles et relance les critiques contre l’instrumentalisation des captifs. Sous une pluie fine, les combattants du Hamas, encagoulés et en treillis, ont orchestré cette mise en scène déjà bien rodée. Les otages, scrutés par une foule rassemblée dans les ruines de Rafah et de Nousseirat, ont été contraints de parader avant d’être remis au Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Leurs visages, tantôt fermés, tantôt marqués d’un sourire crispé, racontaient sans mot dire l’épreuve de 505 jours de captivité.
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Parmi les libérés, Tal Shoham, Israélo-Italo-Autrichien de 40 ans, a été contraint de prononcer quelques mots au micro, finalement défaillant. A ses côtés, Avera Mengistu, tête baissée et décrit comme souffrant de troubles mentaux, peinait à marcher. Les deux hommes ont ensuite été transportés par le CICR vers l’armée israélienne. Plus tard dans la journée, trois autres otages – Eliya Cohen, Omer Shem Tov et Omer Wenkert – ont été libérés à Nousseirat.
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En contrepartie, 602 prisonniers palestiniens, dont 50 condamnés à perpétuité, doivent retrouver la liberté, un échange qui alimente les critiques récurrentes sur le prix exorbitant payé par Israël pour le retour de ses ressortissants. Cent-huit d’entre eux seront expulsés des territoires palestiniens. « Dix ans et cinq mois d’une souffrance inimaginable prennent enfin fin », a déclaré la famille de Mengistu, tandis qu’à Tel-Aviv, la « place des otages » résonnait des cris de joie et de pleurs.
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Mais la douleur demeure vive. Ce nouvel échange intervient après l’annonce de la mort de Shiri Bibas, enlevée avec ses deux fils Ariel et Kfir, dont les dépouilles avaient été remises jeudi dans des circonstances contestées. Initialement, seul le retour des corps des deux enfants avait été confirmé, avant que le Hamas ne reconnaisse une « possible erreur » et ne restitue celui de leur mère. L’armée israélienne affirme que les deux garçonets ont été tués « à mains nues », tant dis que le Hamas maintient que la famille Bibas a péri sous des bombardements en novembre 2023.
Depuis le 19 janvier, 28 otages israéliens, dont quatre morts, ont été restitués en échange de plus de 1 100 détenus palestiniens. Le Hamas assure qu’après la libération de Hicham al-Sayed, un Israélien bédouin captif depuis près de dix ans, seuls quatre otages décédés restent à remettre à Israël avant la fin de la première phase de l’accord, prévue le 1er mars.
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L’avenir de la trêve demeure toutefois incertain. La deuxième phase de l’accord, qui prévoit la libération de 33 otages israéliens contre 1 900 prisonniers palestiniens, peine à se concrétiser. Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas s’enlisent, chaque camp accusant l’autre de violer les termes du cessez-le-feu.
Dans ce climat de tensions, le Hamas se dit prêt à libérer « en une seule fois » tous les otages encore détenus à Gaza lors de la deuxième phase de l’accord, mais les discussions restent suspendues à des conditions que Tel-Aviv juge inacceptables. Une équation qui, à mesure que les échanges se succèdent, paraît de plus en plus difficile à résoudre.
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