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La violente agression au couteau survenue à Hayange cette semaine a suscité de vives réactions quant aux pouvoirs des maires en matière de sécurité. Or, en réalité, aucun maire, même le plus déterminé, ne peut prétendre éradiquer totalement la criminalité sur son territoire. Il est donc nécessaire de poser un constat lucide et honnête sur les limites et les responsabilités de chacun, à commencer par celles des élus locaux.
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Le principal levier d’action d’un maire pour garantir la tranquillité publique reste sa police municipale. À Hayange, nous l’avons bien compris : nous avons massivement investi dans son développement, augmentant considérablement ses effectifs, améliorant son équipement et allant jusqu’à armer nos agents pour leur permettre d’agir efficacement face aux menaces. Le tout, sans jamais alourdir la fiscalité locale — un choix qui relève autant de la volonté politique que du respect des contribuables.
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Mais soyons réalistes : cette ambition se heurte à une barrière infranchissable : les ressources financières d’une commune, par définition limitées. Même avec les arbitrages budgétaires les plus audacieux, aucune ville, aussi déterminée soit-elle, ne peut se doter d’une force de police municipale aux moyens illimités.
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Quand bien même le pourrait-elle, souhaiterait-on vivre à la manière d’un monde orwellien, dans une société où chaque citoyen serait surveillé 24 heures sur 24 par un policier afin de prévenir tout méfait ? Outre son caractère irréaliste, une telle vision serait incompatible avec nos valeurs de liberté. Non, l’éradication totale des crimes et délits n’est pas à la portée d’un maire, ni d’aucune autorité humaine d’ailleurs, car elle supposerait des moyens disproportionnés et une négation totale de nos libertés fondamentales.
Dès lors, le devoir d’un maire est clair : faire le maximum dans les limites de ses prérogatives et de ses ressources. Cela passe par le recrutement, la formation et l’équipement d’une police municipale digne de ce nom, tout en préservant un équilibre budgétaire pour ne pas sacrifier les autres missions essentielles de la ville ni asphyxier les habitants sous une pression fiscale écrasante.
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Mais la sécurité ne dépend pas uniquement des maires. L’État, par son rôle régalien, porte une responsabilité bien plus large : protéger, prévenir, punir, dissuader. Si l’honnêteté nous oblige à reconnaître qu’il ne peut, lui non plus, empêcher toute forme de délinquance — quelle que soit sa couleur politique par ailleurs —, il a néanmoins le devoir de faire le maximum pour assurer la sécurité des citoyens.
Or, force est de constater qu’il faillit trop souvent à sa mission. Le cas de Hayange en est l’illustration : comment un délinquant, condamné à une obligation de quitter le territoire français, peut-il encore se trouver sur notre sol et commettre un acte aussi grave ? Cette question ne relève pas d’une fatalité, mais d’un abandon. L’État refuse même d’informer les maires de la présence éventuelle, dans leur ville, d’individus fichés S ou sous le coup d’une OQTF. Nous sommes ainsi laissés dans l’ignorance, impuissants face à des menaces que nous pourrions anticiper.
L’État n’assume pas non plus ses responsabilités en matière de répression et de dissuasion. L’appareil législatif limité ou le manque de moyens alloués à la justice empêchent de réprimer efficacement la délinquance. Les forces de l’ordre, malgré leur dévouement, souffrent d’un sous-effectif chronique. Quant aux prisons, leur saturation est telle que l’État renonce à en construire de nouvelles, préférant des alternatives qui diluent la dissuasion pénale. Ces carences structurelles sont autant de signaux d’un désengagement coupable.
L’État persiste à ignorer une réalité que les chiffres et les faits confirment implacablement
Pire encore, l’État persiste à ignorer une réalité que les chiffres et les faits confirment implacablement : l’immigration incontrôlée est un facteur aggravant de l’insécurité. Les statistiques sont éloquentes : prenons l’exemple de la délinquance dans les transports en Île-de-France, où les données officielles montrent une surreprésentation des étrangers dans les infractions. Cette corrélation, loin d’être un fantasme, est également démontrée dans les vagues de terrorisme, les réseaux de trafic ou les crimes et délits qui frappent notre pays.
Pourtant, au lieu de stopper ces flux migratoires et d’assumer son devoir de protection des Français, l’État maintient des frontières poreuses et finance à grands frais la prise en charge des clandestins, au détriment de la sécurité publique.
Comme l’écrivait André Maurois, « toute politique impose des choix, et tout choix impose des renonciations ». Or, les décisions budgétaires de l’État ne semblent pas placer la sécurité des Français au rang de priorité, et le résultat est, hélas, connu : l’insécurité et la criminalité ont explosé en France.
Il préfère dilapider les ressources publiques dans des gouffres sans fond : un audiovisuel public politisé, des subventions culturelles clientélistes, une aide au développement sans retour tangible, une fraude sociale tolérée, ou encore des milliards engloutis dans des politiques migratoires laxistes.
Dans toute société humaine, il existera toujours un seuil incompressible de crimes et de délits, fruit de la folie humaine ou de l’imprévisible. Mais notre responsabilité collective — maires comme président de la République ou gouvernement — est de réduire l’insécurité à ce seul seuil résiduel inévitable, et non de créer, par négligence ou idéologie, les conditions d’un environnement où la violence prospère comme c’est le cas aujourd’hui.
La sécurité reste l’une des préoccupations majeures des Français, et à juste titre. Notre ville en a fait une priorité absolue. L’État, non. Il est temps d’en tirer les conclusions qui s’imposent : sans un sursaut national, sans une réorientation claire des moyens et des volontés de l’État, les maires, aussi déterminés soient-ils, resteront seuls face à une mission qui les dépasse.
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