Promesse de l’aube : la vallée de l’Ubaye s’éveille et les sommets qui la dominent prennent des teintes orangées… La journée sera belle. À 1 600 mètres d’altitude, Pra Loup ouvre un œil. Après un copieux petit-déjeuner, une fois équipé, on quitte la station seventies pour s’élever dans les pentes nord du domaine : doté d’une orientation favorable, culminant à 2 500 mètres, régulièrement gâté par des « retours d’est » abondants, il bénéficie d’un excellent enneigement. On découvre des pistes à la fois homogènes et diversifiées, préparées et entretenues avec un soin palpable. On est loin des boulevards trop damés de certaines stations… En jouant avec les orientations et les reliefs, tous les profils peuvent y trouver leur compte : amateurs de soleil, de bonne neige, de « cruising » tranquille ou de cuisses qui chauffent…
Pendant que les plus sportifs se lancent sur les longues pistes rouges ou la noire qui serpente dans les mélèzes, les débutants ne sont pas cantonnés au front de neige : « Au sommet de chacune des trois principales remontées qui partent du bas, on a un espace débutant et un restaurant », décrit Adrien, moniteur à l’École de ski internationale (ESI).
Du point culminant du domaine, on peut envisager de rejoindre la station sœur de la Foux d’Allos : de quoi doubler le terrain de jeu qui s’étend à 180 kilomètres de piste avec l’Espace Lumière. Le grand projet de remontée prévue pour faciliter la liaison devrait voir le jour l’année prochaine ; en attendant, la jonction se fait au prix d’une grande traversée réservée aux skieurs confirmés. Attention à ne pas présumer de ses forces, avertit Adrien en montrant un vallon prometteur : le moniteur a observé quelques déconvenues… En cas de doute sur ses capacités, mieux vaut être encadré… Et, quoi qu’il arrive, il faut être attentif en hors-piste aux règles de préservation du tétras lyre… Nous sommes à la lisière du parc naturel du Mercantour !
Terrasse plein sud
L’effort creuse et Le Peguieou offre une superbe halte pour un déjeuner roboratif, avec sa vue panoramique depuis la terrasse ou, s’il fait frisquet, à travers ses baies lumineuses en restant au chaud. Les plus hardis concluent par un petit génépi avant de s’engager sur la crête de la piste Honoré Bonnet, superbe rouge qui porte le nom du fondateur de la station, figure tutélaire du ski français. Son petit-fils Ken a lancé une bière baptisée la « Løü », brassée dans la vallée, commercialisée dans la station, notamment à La Cuisse de cochon, dans la galerie commerciale, où l’on trouve une myriade de produits locaux joliment présentés.
Les pistes sont diversifiées et soigneusement préparées
On attendra l’apéro : l’après-midi sépare les acrobates qui s’essaient au skatepark ou au slalom parallèle, et les moins excités qui peuvent s’alanguir dans l’un des hamacs géants qui ornent les bords de piste. On se retrouvera : « Toutes les pistes reviennent au même endroit, c’est rassurant pour les parents », sourit la monitrice Karine, au retour d’une sortie de mise en jambes sur l’itinéraire balisé de ski de randonnée. La montée finement tracée est destinée à ceux qui veulent s’initier aux « peaux de phoques » ou s’offrir une « belle suée » sans s’aventurer hors du domaine. Certains ont déjà skié tout leur saoul et sirotent un chocolat – ou un vin chaud – à la terrasse plein sud de La Bergerie. Ils peuvent aussi observer leurs ouailles s’essayer à l’attraction du front de neige : elle s’appelle Praloops, une « luge quatre saisons » sur rail dans laquelle embarquer en duo ou en solo. On peut moduler sa vitesse, et les sensations fortes sont garanties. Christel Pascal, l’ancienne championne de ski et égérie de la station, qui a lancé ce projet, invite à s’installer dans le baquet « en toute sécurité ». Après l’effort et un passage par le réconfort du Marmotel, on file dîner au Down Hill, où l’on propose la fondue suisse, plus légère que sa version française : on en redemande ! La soirée s’achève par un dernier verre au bar de l’hôtel. Pas d’excès ce soir : il fera encore beau demain !
La suite après cette publicité
Où dormir : Le Marmotel

Récemment repris, le Marmotel offre des chambres coquettes et familiales, dont la vue s’élève avec le standing. Un grand lounge chaleureux, un spa (hammam, sauna, jacuzzi…) et une belle terrasse en font un camp de base chaleureux et idéalement placé.
Chambre double à partir de 105 euros.
Où déjeuner : Le Peguieou

Pour l’accueil, la vue, les viandes, gratins – ravioles de Dauphiné sauce morilles ! – ou une simple gaufre ou tarte aux myrtilles !
Carte : plats à partir de 16,50 euros, menu enfant 13 euros.
Y aller : 3 h depuis Marseille, 4 h depuis Nice ou Montpellier, 8 h depuis Paris (2h30 d’Aix-TGV, 1h30 de Gap)
Forfait journée adulte : 47 euros.
Source : Lire Plus